Pirogue "Refaire Société"

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"Quelle société voulez-vous, voulons-nous ?

Dessinons-la ensemble"


Version du 23 février 2024
Rédaction principale : Alain Caillé

Le monde va mal, inutile de le rappeler et de le préciser.

Mais sur cette planète en souffrance, la France (les Françaises et les Français) aussi va mal. Fracturée, elle ne sait plus comment se situer par rapport à son passé ou à l’Europe, ni quel avenir bâtir ; quel récit d’elle-même imaginer. A priori c‘est aux politiques, inspirés par leurs expériences de terrain ou par des penseurs et des experts, qu’il reviendrait d’élaborer un tel récit. Mais, pour des raisons que chacun appréciera, et malgré le dévouement souvent admirable de celles et ceux qui s’engagent en politique, les partis sont actuellement largement décrédibilisés. Ils sont irremplaçables, mais force est de constater qu’ils n’embrayent plus sur grand-chose. Ils ne suscitent ni ferveur ni mobilisation. En dehors d’eux, énormément d’initiatives généreuses et créatrices en tous genres sont prises localement, économiques, sociales, écologiques, culturelles. Mais, dispersées, fragmentées, elles ne suffisent pas à dessiner un destin commun dans lequel chacune et chacun puisse se reconnaître.

Alors, que faire ?
Une solution est d’essayer d’impulser ce qui semble impossible aux partis existants, trop empêtrés dans leurs rivalités électorales : organiser un débat le plus large possible, sans a priori et sans tabous, entre toutes celles et ceux en France qui se soucient du bien commun.


Comment ?
En offrant la certitude à tous ceux qui voudraient se réunir, localement, professionnellement ou par affinités, en vue de définir ce qui leur paraît à la fois souhaitable et possible, que ce qu’ils auront écrit sera pris en considération et soumis à discussion.

Par qui ?
Les initiateurs de cette consultation destinée à élaborer un grand récit d’avenir commun, qui redonne espoir et énergie, sont à la fois des intellectuels, des écrivains ou des artistes de toutes sensibilités politiques et idéologiques, et des personnalités engagées dans les réseaux de la société civique (autrement dit les associations mues par le sens du bien commun).

Modalités ?
Pour qu’une initiative de cette ampleur, totalement inédite (les cahiers de doléances, par exemple, instrumentalisés, n’ont débouché sur rien) puisse aboutir, il n’existe pas de formule toute faite, prête à l’emploi. Beaucoup de choses s’inventeront en marchant, collectivement.
Mais deux règles impératives devront être observées :
1. Respecter une éthique de la discussion (n’insulter personne).
2. Ne rien proposer qui ne soit finançable et en cohérence avec à la fois l’existant et des valeurs clairement énoncées.

Finalités ?
L’objectif premier est de susciter de l’enthousiasme (et de le médiatiser) en montrant que nous pouvons, collectivement, reprendre notre destin en main. Au bout d’un an, un premier bilan sera tiré auprès des participants. Au bout de deux on verra si les partis existants ou un nouveau parti seront à même de mettre le nouveau récit esquissé en musique.

Intéressés ?
Si vous être intéressés par ce projet et désirez en faire partie, écrivez à : ensemble@retissons-la-societe.fr

Organisateurs :
Les convivialistes, Dialogues en humanité, archipel des confluences, archipel de l’écologie et des solidarités, Labo de l’ESS, Laboratoire de la transition, Utopia. etc ..

Initiateurs :
Voir en annexe la liste des personnalités qui soutiennent cette initiative impulsée par le Mouvement des convivialistes.


Modalités concrètes


Il ne peut pas être question de mettre en place une liste de discussion ouverte à 60 millions de personnes sur laquelle tout un chacun exposerait en permanence ses états d'âme. C'est à des collectifs, associations, collectivités locales ou territoriales, groupes de discussion formés spécialement à cette fin (par exemple des « banquets républicains », des « conviviabules », etc.) qu'il faut demander de s'exprimer. Charge à eux d'organiser la discussion et la réflexion en leur sein pour déboucher sur un compte-rendu écrit et donc offert à la discussion.
Les contributions pourraient être de deux types :
1. Portant sur un secteur d’activités particulier
2. Portant sur un sujet politique d’intérêt général.

1. Propositions portant sur un secteur d’activités particulier.

Ici, le risque à éviter serait d'aboutir à de multiples catalogues de propositions plus ou moins incompatibles entre elles, insusceptibles d'être financées, ou irréalistes au regard des contraintes économiques, climatiques, géostratégiques, politiques ou autres. Pour y parer il sera nécessaire de procéder en permanence à un travail de synthèse évolutive.
Dans une première phase il sera demandé aux collectifs qui auront accepté de s'investir dans cette démarche de proposer une ou au maximum deux mesures qu’ils jugeront basculantes, autrement dit une ou deux mesures préalables à toutes les autres mesures susceptibles selon eux de remédier aux dysfonctionnements existants dans leur secteur de vie ou d’activité (des mesures sine qua non), et de contribuer ainsi à l’invention d’une société plus harmonieuse et vivable. Chaque mesure présentée devra être assortie d’une évaluation de son coût probable et de son financement possible .
La ou les deux mesures présentées, en une ou deux pages au maximum , seront envoyées aux coordinateurs. Le rôle de ceux-ci sera :
  • De confronter les réponses des uns et des autres en les faisant connaître ;
  • De leur proposer une synthèse ou un compromis possible entre propositions divergentes portant sur le même secteur ;
  • De recevoir les nouvelles réponses à cette synthèse provisoire, etc. jusqu'à obtention d'un consensus par recoupement ou jusqu'à un constat explicité d'une ligne de fracture insurmontable dont il conviendra de prendre acte.

2. Propositions de politique générale

Le risque, là encore, serait de se retrouver confronté à de multiples et interminables listes de mesures (ou, à l’inverse, à de grands principes généraux et vagues : « une France plus généreuse », « une France plus juste », « une transition écologique vertueuse », etc. ?). Comme pour les propositions d’intérêt particulier il sera demandé aux collectifs partenaires de l’expérience de proposer une ou deux mesures basculantes (argumentées en une page ou deux ), clairement finançables, par exemple sur les thèmes suivants :
  • Quel rôle pour la France en Europe ? De quelle France l’Europe a-t-elle besoin ? De quelle Europe la France a-t-elle besoin ?
  • Quelle réforme de l’entreprise ?
  • Quelle réforme de la fiscalité ? Quelle contribution attendre des plus riches ? Quelle aide apporter aux plus démunis ?
  • Quel rôle pour l’Economie sociale et solidaire dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour faire advenir une économie plus humaine et moins aliénante ?
  • Comment réformer l’Ecole primaire et pour quoi ? Le Lycée ? L’université ?
  • Quelle politique d’immigration ? Quelle part de la misère du monde la France doit-elle prendre en charge, et comment ?
  • Comment faire face aux montées de l’insécurité, réelle ou ressentie ? Avec quelle police ? Quelle justice ? Quelle politique pénitentiaire ?
  • Quelle part accorder respectivement à l’unité culturelle de la France ou/et à sa diversité multiculturelle ?
  • Quel rapport la France doit-elle avoir avec l’islam ? En France et à l’extérieur ?
  • Quelle évolution souhaitable pour les rapports entre les hommes et les femmes ?
  • Quelle agriculture pour demain ?
  • Quelle part pour le nucléaire et/ou les énergies renouvelables ?
  • Quel passé la France peut-elle revendiquer ? Duquel doit-elle se sentir coupable ?
  • Quelle politique mener par rapport aux paradis fiscaux ?
  • Comment désenclaver les « cités » ? Quelle politique face à la drogue ?
  • Comment la politique pourrait-elle devenir effectivement participative ?
  • etc, etc ...

Là encore, le rôle des organisateurs sera d’enregistrer et de faire connaître les propositions formulées, d’en proposer des synthèses transitoires et évolutives et de mettre à disposition des protagonistes des éléments d’information et de discussion.

Complications
Cette distinction entre mesures d’intérêt particulier et d’intérêt général est bien sûr en partie arbitraire. Telle ou telle mesure particulière serait par exemple, plus aisément finançable si la contribution des plus aisés aux finances publiques augmentait sensiblement. Mais il vaut la peine de raisonner aussi en faisant comme si cette hypothèse ne devait pas se réaliser, au moins à court terme. Plus généralement, toutes les mesures à adopter sont nécessairement interdépendantes. Certains collectifs (les convivialistes par exemple) ont d’ores et déjà une vision globale qui prend plus ou moins en compte ces interdépendances. Il leur faudra le faire savoir dans un document synthétique à part qui renverra aux différentes mesures particulières qu’ils proposent.

De l’organisation des organisateurs
Un processus tel que celui qui est envisagé ici ne peut bien évidemment pas fonctionner tout seul. Il se veut le plus démocratique, « horizontal » et transparent possible. Mais, justement parce qu’il se veut transparent, il ne peut pas cacher que les « organisateurs » joueront un rôle tout à fait essentiel. Ils devront en contrepartie s’engager à être le plus objectif et transparent possible. Pour cela, au minimum, ils devront ne pas écarter ou minimiser les discours qui pourraient ne pas leur plaire. Mais la garantie première d’objectivité et de représentativité résidera dans la pluralité et la diversité des personnalités et des réseaux de bonne volonté citoyenne qui voudront s’associer à la démarche. Chacun de ces réseaux pourra fournir une expertise synthétique sur les propositions relevant de son secteur. Par exemple, la « pirogue » Europe de l’Archipel des confluences sur l’Europe, le Labo de l’ESS sur ...l’ESS, l’AIRE, ATD ou le MFRB pour la réforme de la fiscalité, etc.
Il est souhaitable que ce projet soit approprié et très vite mis en œuvre par de jeunes gens prêts à se mobiliser pour inventer leur avenir. C’est à eux, en premier lieu, qu’il s’adresse.
Rien de tout ceci ne demande un budget extravagant. Il faut juste y croire un peu. Si le processus s’enclenche, si Française et Français (ou immigrés résidents) ont le sentiment que leur avis est réellement pris en compte, qu’il ne nous reste que très peu de temps pour affronter les catastrophes qui s’annoncent, alors cette initiative peut réellement faire boule de neige et susciter des enthousiasmes, Ces enthousiasmes dont nous avons tant besoin.


Soutiens (convivialistes, etc) à l’initiative "Quelle société voulez-vous ?"


Jean-Philippe Acensi (président de l’APELS,Agence pour l’éducation par le sport)
Michel Adam (sociologue, créateur dans l’ ESS)
Hiroko Amemiya (anthropologue, U. Rennes 2)
Geneviève Ancel (Dialogues en humanité, UNICEF Rhône Loire Ain)
Rigas Arvanitis (dir. du Centre Population et développement)
Laurence Baranski (conseil en transformation sociale)
Marc de Basquiat (ingénieur-économiste, président de l’AIRE)
Jean Baubérot (sociologue EPHE)
Augustin Berque (géographe et orientaliste EHESS)
Gérald Berthoud (anthropologue, U. Lausanne)
Daniel Bougnoux (philosophe, U. Stendhal de Grenoble )
Dominique Bourg (philosophe U. Genève, écologiste)
Pascal Branchu ( MFRB)
Fabienne Brugère (philosophe U. Paris VIII)
Alain Caillé (sociologue, U. Paris-Ouest, MAUSS)
Philippe Chanial (sociologue U. Paris VII ; MAUSS)
Philippe Cibois (sociologue, U. St Quentin)
Sébastien Claeys (philosophe U. Panthéon-Sorbonne)
Denis Clerc (Alternatives économiques)
Josette Combes (MES, RIPESS Europe)
Denis Consigny (ingénieur-économiste)
Thomas Coutrot (économiste altermondialiste)
Daniel Cueff (Vice- président Région Bretagne)
Eric Dacheux (professeur d’Infocom ; ESS, U. Clermont-Auvergne)
Francis Danvers (Sciences de l’éduction, U. Lille)
Hervé Defalvard (économiste, U. Paris-Ouest-Nanterre)
Jean-Claude Devèze (ingénieur agronome, Pacte Civique)
François Doligez (chercheur à l’IRAM)
François Dubet (sociologue, EHESS)
Dany Robert Dufour (philosophe, U. Paris VIII)
Timothée Duverger (chercheur Sc-Po Bordeaux)
Anne-Marie Fixot (géographe,U. Caen)
David Flacher (économiste,UTC)
François Flahault (philosophe,CNRS)
Christophe Fourel (économiste,Alter Eco)
Vincent de Gaulejac (sociologue,U. Paris-Cité)
Jean-Marc Ghitti (philosophe)
Roland Gori (psychanalyste et philosophe, prof. des Universités)
Jean-Marie Gourvil (politologue IRTS Normandie-Caen)
Jean-Edouard Grésy (anthropologue)
André Grimaldi (Professeur émérite de médecine CHU Pitie Salpêtrière)
Patrice Guillotreau ( Professeur économie université de Nantes)
Pascale Haag (Psychologue EHESS)
Benoît Heilbrunn (philosophe,ESCP)
Marc Humbert (économiste Rennes I)
Ahmet Insel (économiste et politologue, U. Paris I)
Farhad Khosrokhavar (sociologue EHESS)
Bruno Lamour (Collectif Roosevelt, CTC)
Michèle Leclerc-Olive (EHESS)
Erwan Lecoeur (politologue)
Jacques Lecomte (essayiste, fondateur de la Société française de psychologie positive)
Jacques Le Goff (U. Brest. Pres. Soc. Des amis d’E. Mounier)
Marie-Lise Lorthois (Chercheur, Université de Lille)
Céline Marty (philosophe)
Gustave Massiah (économiste, Cedetim)
Maurice Merchier (prof SES)
Pascale Mériot (economiste, Université de Rennes)
Nathalie Moine (Consultante en médiation culturelle)
Pierre-Olivier Monteil (philosophe, Fonds Ricoeur)
Yann Moulier-Boutang (économiste, UTC Compiègne)
Gaby Navennec (essayiste, militant CFDT)
Thierry Paquot (philosophe urbaniste)
Patrice Parisé ( Ingénieur des Ponts, spécialiste de l’environnement)
Antoine Peillon (Rédac chef Longs Formats)
Bernard Perret (économiste et philosophe)
Jacques Perrin (économiste CNRS)
Paul-Simon Pugliesi (médecin)
Léon Régent (ingénieur-économiste)
Michel Renault (économiste U. Rennes I)
Yves Renoux (FSGT)
Martin Rieussec (ancien directeur de la Primaire Populaire)
Fabien Robertson (philosophe, prof en classe préparatoire Caen)
Marie-Monique Robin (écrivaine,cinéaste et journaliste)
Jean-Paul Rogues (écrivain)
Guy Roustang (économiste, CNRS)
Hugues Sibille (président du Labo de l’ESS)
Richard Sobel (économiste Lille 2)
Frédéric Spinhirny (philosophe, Directeur d’hôpital)
Robert Spizzichino (ingénieur Urbaniste)
Roger Sue (sociologue, Paris-Sorbonne)
Michel Terestchenko (philosophe, U. Reims)
Florent Trocquenet-Lopez Professeur de Lettres supérieures)
Taoufik Vallipuram (co-fondateur de Démocratiser la politique, ex président de Ouishare)
Bruno Viard (écrivain)
Denis Vicherat (directeur des éditions Utopia)
Jean-Paul Vignal (consultant)
Renaud Vignes (économiste, U. Aix-Marseille)
Jean-Louis Virat (expert-comptable, Laboratoire des transitions)
Nathanaël Wallenhorst (Prof.de sciences de l’éducation, essayiste)
Juliette Weber (directrice de recherches à la MAIF)

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