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Penser la simplexité ?

Rédacteur Thierry SALOMON
Résumé L'art de la simplexité, joli mot-valise reliant simplicité et complexité, peut-il nous aider à agir et à mieux coopérer ?
Billet Face à des phénomènes que l'on ne peut appréhender qu'en analysant leurs interactions multiples et souvent non-linéaires, on se heurte très vite à un "mur de complexité", et les tentatives simplification de la complexité ne suffisent pas : elles confinent souvent au simplisme.

Par exemple la complexité des causes, des paramètres géoclimatiques et des conséquences liées aux bouleversements du climat peut avoir un effet de sidération. Comment appréhender de façon simple ces phénomènes et risques complexes ? Que faire face à l'urgence d'agir, à quel rythme et à quel niveau ? Et quelles conséquences imprévues pourraient générer ces actions ?

Alain Berthoz, professeur au Collège de France, nous invite à regarder comment la nature aborde cette difficulté par une approche combinant complexité et simplcité, la simplexité afin de saisir la voie la plus efficiente, et surtout à la rendre lisible au plus grand nombre : "La simplexité est l’art de rendre simples, lisibles, compréhensibles les choses complexes. C'est une notion émergente et un domaine d'étude nouveau en systémique, ingénierie et neurosciences." (Wikipedia)

Selon Alain Berthoz, "la simplification ne permet pas en général de résoudre des problèmes extrêmement 3 compliqués dans lesquels de nombreux paramètres sont à prendre en compte, où l’on n’a pas le temps d’anticiper en sollicitant son expérience… Simplifier ne suffit pas, il faut intégrer et mettre en relation un grand nombre de connaissances, d’éléments, de modules variés permettant le mouvement et l’analyse. Des problèmes très difficiles deviennent ainsi plus simples à résoudre si l’on change la façon de les poser, ce qui est une procédure simplexe …"

Par exemple, indique Alain Berthoz, pour éviter un projectile qui se rapproche de nous, le cerveau ne calcule pas des distances, processus trop lent. Le cerveau fait le rapport entre la surface de l’objet et sa dilatation dans le champ visuel, ce qui donne directement le temps jusqu’au contact.
Voir en lien les très "simplexes" éclaircissements d'Alain Berthoz.