Rencontres
Rencontre du samedi 7 septembre 2024
Rencontre publique, organisée à l'initiative de l'Archipel des Confluences le 7 septembre 2024 en présentiel à Paris et en visio.
Nous avons pu échanger avec des intervenants – familiers ou non de l’archipel - à partir d’une introduction de Patrick Viveret promouvant de nouvelles formes de coopération permanente entre citoyens, acteurs économiques, sociaux, et monde politique.
Lire le texte de Patrick (lien plus bas, section "textes et documents...") ou l’écouter sur France Inter
Patrick Viveret : « Je parle de la société civique et non de la société civile, car [la société civique] est la partie de la société civile qui est clairement dans une perspective transformatrice (..) Elle est politique au sens fort du terme mais dans un autre rapport au pouvoir, celui du pouvoir de création démultiplié par la coopération et non du pouvoir de conquête et de domination. »
Intervenant.e.s : Fatima Bellaredj, déléguée générale Mouvement des SCOP, Julie Lefebvre, chercheuse au CNAM et élue de Romainville, Mathilde Imer, militante associative, Bruno Boutry et l’après-midi Patrick Herter, Sylvie Alphandéry, Robert Simon et plusieurs membres actifs de l’archipel,
Sans reprendre en détail les propos de chacun.e, voici quelques pistes pour nourrir la dynamique d’une société civique vivante :
De nombreux collectifs savent se mobiliser sans qu’une personne ou un parti ne donne un « mot d’ordre », un important maillage encore souterrain et informel contribue à entretenir des perspectives de transformation sociale, de transition impliquant les citoyen.ne.s.
La résilience passe par des formes de coopération permanente, que ce soit au niveau sociétal ou dans les entreprises, comme l’expérimentent en particulier les structures de l’ESS. La « citoyenneté économique » est ouverte à toutes les parties prenantes. L’enjeu c’est que la coopération fonctionne en continu, pas seulement quand il y a le feu (ou une élection). Consacrer du temps à la délibération est aussi important que d’en consacrer à la production.
Entre partis politiques, la coopération continue n’est pas encore entrée dans les pratiques, les ruptures de dialogue freinent la dynamique citoyenne sur le terrain (conflits de loyauté ?).
Il serait indispensable de développer une culture du bilan (donc de l’évaluation) transparente, assumer une cohérence entre principes et action, même en cas d’échec.
Le monde associatif risque de ne plus tenir sa place d’espace de liberté et d’émancipation quand il devient géré et contrôlé comme un auxiliaire des pouvoirs publics.
Il faut sortir des logiques binaires (micro/macro, court terme-long terme) pour développer une approche des processus, assumer une vision politique des expérimentations, capitaliser les connaissances pour ancrer le résultat dans la durée, moins dépendre des caprices de décideurs éphémères.
Nous avons des méthodes pour animer des espaces de coopération sur la durée. Elles peuvent faire de la place à des expérimentations radicales, alors qu’un programme politique de changement radical n’a aucune chance de recueillir un nombre significatif de voix !
Notre démocratie manque aussi de cadres de médiation [l’un des modes / espaces de coopération continue], les acteurs n’obtiennent des réponses / réactions que via le conflit.
Finalement, une question fondamentale est comment recréer du lien entre citoyens et monde politique ? Notamment comment "motiver" les partis politiques écologistes et de gauche à intégrer avec les acteurs de la société civique une forme archipélique, qui nous semble constituer la seule forme en capacité de générer des réponses qui rassemblent tout en respectant les différences ?
Une société civique explicitement et légitimement engagée dans des formes d’actions, décisions, expérimentations en lien avec le politique serait une façon d’impliquer celles et ceux qui ne veulent plus participer aux élections.
Ce qui n’empêche pas de s’intéresser aussi à la question des 8 millions (!) de mal-inscriptions sur les listes électorales (projet du Labo des partis).
Nous retrouvons la notion de « forces de vie », car une telle dynamique sociale permettrait de nourrir un peu plus de désir d’agir, de traiter de façon pacifique nos désaccords. Des media indépendants peuvent contribuer utilement à ce mouvement, car qui dit « société civique » dit probablement aussi « éducation populaire civique ».
Textes et documents préparatoires à la Rencontre
Document 1
Un texte de Patrick Viveret "Pour éclairer nos échanges" :
... articulé autour des approches suivantes :- Société "civique" plus que Société "civile",
- Brutalisme versus convivialisme,
- Métamorphose plus que Transition,
- Démocratie continue, démocratie convivialiste,
- Archipels, au sens de Glissant et non de Fourquet,
- Nouveau front populaire, Front Républicain ou Alliance humaniste des forces de vie.
Document 2
Un texte de la pirogue (groupe de travail) "Refaire société avec les citoyens"
comprenant une note d'étape et un résumé de ses 5 axes de travailTélécharger ce document 2
Intentions (pour mémoire)
Depuis les dernières Universités du mouvement UTOPIA qui se sont tenues à Sète en octobre 2022 et 2023, l’Archipel des Confluences s’efforce de développer un projet ambitieux, s'inscrivant dans une perspective systémique qui va de l’intime de nos vies aux enjeux planétaires en passant par des défis propres à la France et à l’Europe.
Son objectif est de faire advenir, de façon progressive et souple, une alliance humaniste des forces de Vie pour préserver une Terre habitable et une Humanité, c'est-à-dire un peuple terrien, capable de résister aux logiques de haine qui peuvent le conduire à l’autodestruction. Une alliance capable d’impulser des dynamiques citoyennes nécessaires aux indispensables mutations radicales écologiques, sociales, culturelles et démocratiques.
Sur la rencontre du matin de 9 h 30 à 12 h 30
La séquence politique historique que nous vivons en France a mis en évidence l’importance de la participation de la « société civique » (c'est-à-dire la partie de la société civile engagée dans des actions d’intérêt général) à la définition et à la mise en œuvre de telles mutations.
Cette matinée, ouverte à des personnalités et des mouvements citoyens actuellement extérieurs à l’Archipel des Confluences, a pour objet de cerner les apports potentiels de cette société civique à ces mutations et d’identifier les types de reliance à approfondir entre ses composantes mais aussi avec d’autres champs socio-économiques et avec le monde politique.
Sur le Lagon de l'aqprès-midi de 15 h 30 à 17 h 00
Durant notre cinquième "Assemblée du Lagon", organe décisionnel de l’Archipel des confluences, nous nous efforcerons de tirer les conclusions opératoires et concrètes des débats de la matinée, puis de tracer une feuille de route des activités de l’Archipel pour le dernier trimestre 2024 et l’ année 2025, en esquissant si possible des perspectives pour les années suivantes.