Etre des tisserands, explorateurs et catalyseurs !


Texte rédigé par Thierry Salomon, 13 décembre 2022 :

En quelques mots, nous voulons :
être des tisserands, créant et entretenant des liens entre les îles, entre l’Archipel des Confluences et les autres organisations tant associatives que politiques et syndicales,
être des explorateurs de la transition en cours, tant sur le plan des idées que celui de leurs mises en oeuvre concrètes,
être des catalyseurs favorisant ou provoquant une (ré)action par notre présence, même discrète.


Texte rédigé par Patrick Viveret, 2 février 2023 :

Être des "tisserands"

... en notant les éléments significatifs intervenus parmi les différents acteurs qui nous semblent aller dans le sens de nos objectifs et de nos valeurs.
Sur ce point il est important de ne pas borner notre tissage aux organisations cofondatrices de l’archipel des confluences à Sete (encore qu’un réel tissage entre nous reste essentiel car nous sommes encore bien loin de nous connaître bien entre nous).
Par exemple dans ma carte personnelle j’évoque des liens avec le festival des idées, les Dialogues en humanité, le Pacte pouvoir de vivre, les Colibris qui ne sont pas formellement membres de notre archipel à ce stade. Notre rôle par exemple c’est de noter que, sur un projet d’enquête et de débat proche de la proposition de « cahiers d’avenir partagés » d’Alain et de plusieurs convivialistes, il y a la première partie de la campagne « nouvelle R des Colibris et la préparation du festival des idées de juillet prochain;

Être des "explorateurs"

... c'est-à-dire viser à pointer et anticiper des « signaux faibles » ou des questions essentielles pour l’avenir qui ne sont pas forcément dominantes ou même présentes dans l’état actuel des forces vives que nous identifions.
Par exemple dans le travail commun initié entre le Pacte pouvoir de vivre et les convivilaitstes sur le passage des 90 mesures proposées par leurs 66 organisations et une dizaine de mesures basculantes ou structurelles il y a en creux, me semble t il, l’enjeu de ne pas rester du côté des acteurs de « la société civique » (partie de la société civile qui s’inscrit clairement dans une logique transformatrice et politique au sens fort du terme) à une logique de résistance et de plaidoyer mais d’avancer de plus en plus dans une logique d’expérimentation anticipatrice et de responsabilité. D’où la question que je pose par exemple dans le texte de « perspectives » sur les conditions à réunir pour construire un projet de type « altergouvernement » qui supposerait aussi de traiter la question des disssensus ou des « points aveugles » évoqués par Thierry S.

Être des "catalyseurs"

... c'est-à-dire contribuer à accélérer des évolutions qui nous paraissent positives ou à réorienter d’autres qui nous paraissent insuffisantes ou moins souhaitables.
Par exemple aider à construire une passerelle sur le fond et la forme entre" le festival des idées" et "les Dialogues en humanité » qui se tiennent aux mêmes dates les 7, 8 et 9 juillet prochain l’un à la Charité-sur-Loire, l’autre à Lyon.
Ou favoriser un travail commun entre tous les acteurs qui cherchent à promouvoir une politique fondée sur l’approche de puissance créatrice et coopérative plutôt que sur une vision jupitérienne de la conquête personnelle du pouvoir. Il me semble que la situation actuelle marquée d’un côté par une force sociale collective unie (cf l’intersyndicale sur les retraites) et de l’autre par la faiblesse des acteurs politiques (LFI et écologistes marqués par les problèmes de harcèlement sexuels, PS fracturé, …) donne plus de responsabilité à des forces de la société civique et pourrait justifier, en lien avec l’archipel de l’écologie et des solidarités, de proposer , comme sur l’Europe, un cycle de débats sur la question par exemple du rôle et de l’avenir des forces transformatrices qu’elles soient sociales ou politiques.

Commentaires

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le 25.03.2023 à 11:04:14
La proposition de Référendum d’Initiative Partagée: une illustration du triple rôle de tisserands, explorateurs et catalyseurs

Le tissage est une nécessité absolue si l’on veut réunir les 4, 7 millions de soutiens nécessaires pour le demander( le processus a été initiée côté parlementaires par la demande formulée par 252 députés) . Il faut que toutes les grandes organisations syndicales, associatives, politiques etc de l’arc pluraliste large qui soutient le RIP s’y collent Par exemple il faut pouvoir associer dans cette initiative les trois grands pactes que sont le "Pacte pouvoir de vivre" (CFDT et 66 organisations) , le pacte de la transition (initié par le collectif de la transition citoyenne, une trentaine d’associations et d’entreprises de l’ESS)) et l’ancien pacte "Plus jamais çà" devenu je crois "alliance écologique et sociale»(CGT, ATTAC, Green Peace…). Or on connaît l’ampleur des divergences qui traversent ces trois pactes. Il faudra donc construire un espace commun capable de faire de ces différences et de ces divergences au sein de cet arc une opportunité…ce qui renvoie au rôle de catalyseur que nous pouvons aussi avoir.

Catalyseur justement pour favoriser la création de cet espace commun qui n’existe aujourd’hui qu’en creux ou de manière provisoire (ex l’Intersyndicale). Une approche fractale consiste déjà à expérimenter au sein des confluences l’espace commun a co-construire avec reconnaissance des identités racines et des différences et construction des identités relations. Par exemple l’archipel de l’écologie et des solidarités dont certains membres, réticents sur l’appel des convivialistes qu’ils trouvent trop sévère sur la classe politique, pourrait être un creuset où se retrouvent des élus politiques et des acteurs de l’appel « il est grand temps » sur l’accord commun concernant le RIP. D’autres amis qui soutiennent l’appel souhaitent que le RIP ne soit pas binaire mais ressemble plus à un referendum à la suisse avec plusieurs options (cf proposition de Thierry Salomon).

Explorateur car il faut anticiper les étapes suivantes et ce que serait par exemple la nouvelle situation politique résultant d’une réussite du RIP et de l’alternative au risque RN. Cela pose la question de l’alternative politique à construire mais aussi ,sans attendre, de l’expérimentation de nouvelles formes démocratiques adaptées au projet : démocratie continue participative deliberative etc. Lien aussi avec le projet d’ecoosysteme associant entreprises solidaires, villes et territoires transformateurs, associations etc.

Au passage cela nous conduit aussi à assumer le fait de ne pas être la plupart du temps en première ligne et de ne pas être des organisateurs (sauf si on nous le demande et qu’on en a les moyens)