"Coconstruire un devenir commun" de Jean-Claude Devèze
"Coconstruire un devenir commun" de Jean-Claude Devèze
Rédacteur de la note de lecture
Thierry Salomon
Résumé
"Vers des renouvaux humanistes, convivialistes et civiques"
Commentaires et citations
4ème de couverture
"Nous cheminons depuis notre naissance jusqu'à notre mort entre bonheurs et malheurs, entre espoirs et déceptions, entre le bien et le mal. Nos sociétés fluctuent entre des avancées et des reculs, entre des épanouissements et des désintégrations. Nos civilisations évoluent depuis leur éclosion ou leur renaissance jusqu'à leur décadence ou leur effondrement. Nous, nos sociétés, nos civilisations cheminons en quête de sens, d'équilibres et de dynamiques pour affronter les défis du monde qui vient.
Pour générer nos cheminements actuels et futurs, il est proposé de se donner comme cap l'édification d'un monde commun porté par des renouveaux humanistes, convivialistes et civiques.
À cet effet, il s'agit de promouvoir des dynamiques d'interactions constructives entre transformations personnelles et transformations collectives, d'adopter des démarches conviviales impliquantes, de renforcer nos pouvoirs de penser et d'agir ensemble. Cheminer en recherche d'une vision partagée exige des personnes prêtes à se remettre en question et des sociétés veillant à renforcer les liens entre leurs membres et à délibérer pour sortir des impasses actuelles. Proposer des chemins d'espérance repose sur une vie intérieure nourrie par la recherche de l'essentiel et sur des communautés fraternelles respectueuses d'autrui et de la vie sur Terre.
Une originalité de cet essai est la mobilisation par l'auteur de ses expériences au sein de mouvements d'une société civile cherchant à prendre ses responsabilités face aux pesanteurs de la sphère politique comme à la perte confiance de trop de citoyens. Ses cheminements militants lui font croire en la possibilité d'écrire et d'incarner des récits partagés porteurs d'espérance en nos capacités de coconstruire un devenir commun."
Chroniques sociales - 12 € - 95 pages
Préface de Patrice Obert
"Nous cheminons depuis notre naissance jusqu'à notre mort entre bonheurs et malheurs, entre espoirs et déceptions, entre le bien et le mal. Nos sociétés fluctuent entre des avancées et des reculs, entre des épanouissements et des désintégrations. Nos civilisations évoluent depuis leur éclosion ou leur renaissance jusqu'à leur décadence ou leur effondrement. Nous, nos sociétés, nos civilisations cheminons en quête de sens, d'équilibres et de dynamiques pour affronter les défis du monde qui vient.
Pour générer nos cheminements actuels et futurs, il est proposé de se donner comme cap l'édification d'un monde commun porté par des renouveaux humanistes, convivialistes et civiques.
À cet effet, il s'agit de promouvoir des dynamiques d'interactions constructives entre transformations personnelles et transformations collectives, d'adopter des démarches conviviales impliquantes, de renforcer nos pouvoirs de penser et d'agir ensemble. Cheminer en recherche d'une vision partagée exige des personnes prêtes à se remettre en question et des sociétés veillant à renforcer les liens entre leurs membres et à délibérer pour sortir des impasses actuelles. Proposer des chemins d'espérance repose sur une vie intérieure nourrie par la recherche de l'essentiel et sur des communautés fraternelles respectueuses d'autrui et de la vie sur Terre.
Une originalité de cet essai est la mobilisation par l'auteur de ses expériences au sein de mouvements d'une société civile cherchant à prendre ses responsabilités face aux pesanteurs de la sphère politique comme à la perte confiance de trop de citoyens. Ses cheminements militants lui font croire en la possibilité d'écrire et d'incarner des récits partagés porteurs d'espérance en nos capacités de coconstruire un devenir commun."
Chroniques sociales - 12 € - 95 pages
Préface de Patrice Obert
"Eau : état d'urgence" par Anne Le Strat
"Eau : état d'urgence" par Anne Le Strat
Rédacteur de la note de lecture
Thierry Salomon
Résumé
Un petit livre sur l'eau, ses risques de pénurie, ses mésusages et sa gouvernance par l'ancienne Présidente de Eau de Paris, aujourd'hui consultante internationale sur les politiques de l'eau
Commentaires et citations
"Les sécheresses estivales et hivernales que connaît la France mettent de nombreuses régions sous tension hydrique. Loin d’être exceptionnelle, cette situation va devenir notre quotidien. Face au risque d’une crise de l’eau, ressource naturelle la plus menacée par le dérèglement climatique, le « plan eau » du gouvernement propose des ajustements techniques tournés vers le court-terme et quelques intérêts privés. Il y a pourtant urgence à réinterroger les usages de l’eau, son partage et sa gestion, et à déployer une nouvelle politique – déjà à l’œuvre sur de nombreux territoires urbains et ruraux – essentielle à la garantie d’une Terre habitable."
Le Seuil, collection "Libellé", 4,50 €, 60 pages
Le Seuil, collection "Libellé", 4,50 €, 60 pages
"Etre radical" par Hugues et Bastien Sibille
"Etre radical" par Hugues et Bastien Sibille
Rédacteur de la note de lecture
Thierry Salomon
Résumé
Huit lettres croisées d’un dialogue intergénérationnel riche et sincère entre Bastien, le fils quadra, et Hugues, son père "septua", tous deux dirigeants d’entreprises d’économie sociale et solidaire.
Un dialogue essentiel pour relier deux époques, l’une plus sociale, l’autre plus écologique afin qu'elles convergent vers une transformation radicale où l'économie serait encastrée dans le social et dans la nature.
Un dialogue essentiel pour relier deux époques, l’une plus sociale, l’autre plus écologique afin qu'elles convergent vers une transformation radicale où l'économie serait encastrée dans le social et dans la nature.
Commentaires et citations
Note de présentation de l'éditeur :
"Que faut-il changer et comment ? Quelle est la responsabilité des « boomers » des Trente Glorieuses dans le fiasco environnemental qui se précise ? La vision économique plus sobre des quadras désormais aux affaires serait-elle socialement acceptable pour enclencher une transition écologique cruciale ? Un projet additionnant les apports de ces deux générations est-il possible ?
Père et fils ont l’habitude de débattre de leurs engagements. Ces discussions donnent ici lieu à des lettres croisées. Avec la conviction qu’un dialogue intergénérationnel sincère sera utile aux initiatives de demain."
"Les Petits Matins", collection "Mondes En Transition"
Mai 2022 - 134 p - 12 €-Prix du livre sur l'Economie Sociale et Solidaire
Disponible en format e-book chez Libraire Le Square
"Que faut-il changer et comment ? Quelle est la responsabilité des « boomers » des Trente Glorieuses dans le fiasco environnemental qui se précise ? La vision économique plus sobre des quadras désormais aux affaires serait-elle socialement acceptable pour enclencher une transition écologique cruciale ? Un projet additionnant les apports de ces deux générations est-il possible ?
Père et fils ont l’habitude de débattre de leurs engagements. Ces discussions donnent ici lieu à des lettres croisées. Avec la conviction qu’un dialogue intergénérationnel sincère sera utile aux initiatives de demain."
"Les Petits Matins", collection "Mondes En Transition"
Mai 2022 - 134 p - 12 €-Prix du livre sur l'Economie Sociale et Solidaire
Disponible en format e-book chez Libraire Le Square
"Extrême droite et autoritarisme partout, pourquoi ?" par Alain Caillé
"Extrême droite et autoritarisme partout, pourquoi ?" par Alain Caillé
Rédacteur de la note de lecture
Thierry Salomon
Résumé
Loin de s'effondrer les dictatures subsistent et partout dans le monde s'installent des régimes autoritaires et d'extrême-droite. Une tentative d'expmlication par le sociologue Alain Caillé, animateur du mouvement convialiste.
Commentaires et citations
"Au tournant du millénaire tous les politologues estimaient que les dernières dictatures encore existantes allaient s'effondrer rapidement pour laisser partout la place à des démocraties parlementaires de marché. Vingt ans après, on se demande plutôt quelles démocraties vont encore tenir le coup face à la montée mondiale de l'extrême-droite et des régimes autoritaires. Comment l'expliquer? Ce livre suggère qu'il n'est possible de le comprendre qu'au regard de l'indétermination relative de l'idéal démocratique et des expériences totalitaires du XXe siècle."
Éditions Le Bord de l'eau, 120 pages, mai 2023, 10 €
Éditions Le Bord de l'eau, 120 pages, mai 2023, 10 €
"Intelligence artificielle, intelligence humaine : la double énigme" de Daniel Andler
"Intelligence artificielle, intelligence humaine : la double énigme" de Daniel Andler
Rédacteur de la note de lecture
Antoine Vallabrègue
Résumé
Le livre nous invite à réfléchir sur les dimensions et les limites des intelligences. L'intelligence artificielle (IA), par exemple ne reconnait pas des situations mais des problèmes soulevés par les humains. La poursuite d'une IA dotée d'intelligence humaine est une chimère. L'intelligence humaine n'a pas pour fonction principale de résoudre des problèmes. L'auteur ouvre des pistes pour réorienter les énergies.
Édité par nrf essais - Gallimard
Édité par nrf essais - Gallimard
Commentaires et citations
Conclusion :
"Comme l'écrivait Weizenbaum ()il y a 50 ans), puisque nous n'avons aucun moyen pour que les ordinateurs soient sages, nous ne devrions pas pour le moment leur confier des tâches qui requièrent de la sagesse...
Nul doute que l'IA nous fournira des resources inédites face à certaines de nos crises les plus aigües. Elle fera partie de la solution (et pas seulement du problème), mais pour tirer le bénéfice de l'IA sans nous livrer à elle, nous devons faire en sorte qu'au sein des attelages humains-machines les rôles soient strictement définis comme le recommandent les partisans de l'intelligence augmentée. C'est seulement à cette conditions que les vaches seront bien gardées".
"Comme l'écrivait Weizenbaum ()il y a 50 ans), puisque nous n'avons aucun moyen pour que les ordinateurs soient sages, nous ne devrions pas pour le moment leur confier des tâches qui requièrent de la sagesse...
Nul doute que l'IA nous fournira des resources inédites face à certaines de nos crises les plus aigües. Elle fera partie de la solution (et pas seulement du problème), mais pour tirer le bénéfice de l'IA sans nous livrer à elle, nous devons faire en sorte qu'au sein des attelages humains-machines les rôles soient strictement définis comme le recommandent les partisans de l'intelligence augmentée. C'est seulement à cette conditions que les vaches seront bien gardées".
"La Traversée" de Patrick Viveret et Julie Chabaud
"La Traversée" de Patrick Viveret et Julie Chabaud
Rédacteur de la note de lecture
Thierry Salomon
Résumé
"La Traversée", comme l'explicite son sous-titre "du temps des chenilles à celui des métamorphoses" est celle de la "métamorphose" que les deux auteurs jugent indispensable pour dépasser les périls actuels et faire qu'apparaisse une nouvelle humanité sur une Terre en voie de sécheresse climatique et éthique.
Commentaires et citations
Présentation par l'éditeur LLL :
"La bataille de la Transition semble perdue faute d’avoir été réellement menée. Il nous faut faire preuve de lucidité et de radicalité, tant dans la perspective que dans le diagnostic. Et, comme la chenille qui se transforme en papillon, raisonner dorénavant en termes de « métamorphose ». Voilà un exercice loin d’être évident, car pour la chenille, l’état de papillon représente la fin du monde, en tout cas de son monde. Si les principaux responsables économiques et politiques avaient pris au sérieux les avertissements dont ils avaient connaissance dès les années 1980, « la Transition écologique solidaire » aurait pu être réussie. Mais ils se sont contentés de greenwashing et de petits gestes et ont refusé de s’attaquer aux écocides et aux inégalités sociales générées par l’hypercapitalisme.
Cette traversée propose de comprendre et de nommer les temps régressifs dans lesquels nous sommes entrés, sans pour autant céder aux perspectives déprimantes de l’effondrisme. Elle engage au réalisme sur la situation actuelle tout en orientant l’action civique par un imaginaire positif et en révélant de nouveaux équipements pour traverser le chaos de la chrysalide sans s’abîmer. C’est la projection d’une humanité en voie d’apparition, plus sage et attentive, mieux connectée au vivant, faisant coopérer toutes les intelligences afin d’œuvrer pour l’habitabilité de la planète Terre, défi ultime qui nous relie tous.""
Lire aussi la tribune de Patrick Viveret dans l'Obs du 5 novembre 2023 "Contre les nationalistes et les extrémistes religieux, la bataille est mondiale"
Les Liens qui Libèrent, octobre 2023
ISBN : 979-10-209-2477-3
256 pages, 20.00 €
"La bataille de la Transition semble perdue faute d’avoir été réellement menée. Il nous faut faire preuve de lucidité et de radicalité, tant dans la perspective que dans le diagnostic. Et, comme la chenille qui se transforme en papillon, raisonner dorénavant en termes de « métamorphose ». Voilà un exercice loin d’être évident, car pour la chenille, l’état de papillon représente la fin du monde, en tout cas de son monde. Si les principaux responsables économiques et politiques avaient pris au sérieux les avertissements dont ils avaient connaissance dès les années 1980, « la Transition écologique solidaire » aurait pu être réussie. Mais ils se sont contentés de greenwashing et de petits gestes et ont refusé de s’attaquer aux écocides et aux inégalités sociales générées par l’hypercapitalisme.
Cette traversée propose de comprendre et de nommer les temps régressifs dans lesquels nous sommes entrés, sans pour autant céder aux perspectives déprimantes de l’effondrisme. Elle engage au réalisme sur la situation actuelle tout en orientant l’action civique par un imaginaire positif et en révélant de nouveaux équipements pour traverser le chaos de la chrysalide sans s’abîmer. C’est la projection d’une humanité en voie d’apparition, plus sage et attentive, mieux connectée au vivant, faisant coopérer toutes les intelligences afin d’œuvrer pour l’habitabilité de la planète Terre, défi ultime qui nous relie tous.""
Lire aussi la tribune de Patrick Viveret dans l'Obs du 5 novembre 2023 "Contre les nationalistes et les extrémistes religieux, la bataille est mondiale"
Les Liens qui Libèrent, octobre 2023
ISBN : 979-10-209-2477-3
256 pages, 20.00 €
"Le Ministère du futur" de Kim Stanley Robinson
"Le Ministère du futur" de Kim Stanley Robinson
Rédacteur de la note de lecture
Patrick Viveret
Résumé
Présentation en 4ème de couverture :
"L'auteur de science-fiction légendaire Kim Stanley Robinson nous propose une vision du changement climatique pareille à nulle autre. Établi en 2025, l'objectif de la nouvelle organisation était simple : plaider pour les générations à venir du monde et protéger toutes les créatures vivantes, présentes et futures. Il fut vite surnommé « le Ministère du Futur ».
Raconté entièrement sous forme des témoignages directs de ses personnages, Le Ministère du Futur est un chef-d'oeuvre de l'imaginaire, l'histoire de la façon dont le changement climatique nous affectera tous dans les décennies à venir.
Le décor n'est pas un monde post-apocalyptique et désolé, mais un avenir qui nous fonce dessus... et où il nous reste une petite chance de surmonter les défis extraordinaires auxquels nous devons faire face""
"L'auteur de science-fiction légendaire Kim Stanley Robinson nous propose une vision du changement climatique pareille à nulle autre. Établi en 2025, l'objectif de la nouvelle organisation était simple : plaider pour les générations à venir du monde et protéger toutes les créatures vivantes, présentes et futures. Il fut vite surnommé « le Ministère du Futur ».
Raconté entièrement sous forme des témoignages directs de ses personnages, Le Ministère du Futur est un chef-d'oeuvre de l'imaginaire, l'histoire de la façon dont le changement climatique nous affectera tous dans les décennies à venir.
Le décor n'est pas un monde post-apocalyptique et désolé, mais un avenir qui nous fonce dessus... et où il nous reste une petite chance de surmonter les défis extraordinaires auxquels nous devons faire face""
"Le Monde d'Hier, souvenir d'un Européen" de Stefan Zweig
"Le Monde d'Hier, souvenir d'un Européen" de Stefan Zweig
Rédacteur de la note de lecture
Thierry Salomon
Résumé
/A lire, relire et faire lire en ces temps de zémourisation des esprits et des médias.
Commentaires et citations
"J'ai été le témoin de la plus effroyable défaite de la raison. [...] Cette pestilence des pestilences, le nationalisme, a empoisonné la fleur de notre culture européenne."
Ecrit en 1942.
De nouveau, sur nombre de pays européen, flotte une odeur de pestilence.
Ecrit en 1942.
De nouveau, sur nombre de pays européen, flotte une odeur de pestilence.
"Le triomphe des émotions" par Dominique Moïsi
"Le triomphe des émotions" par Dominique Moïsi
Rédacteur de la note de lecture
Jean-Pierre Lancry
Résumé
Extrait de l'éditeur :
"Avec Le triomphe des émotions : La géopolitique entre peur, colère et espoir, Dominique Moïsi, l'un des experts en géopolitique les plus reconnus internationalement, poursuit la démarche qui avait été la sienne dans La Géopolitique de l'émotion, publié il y a quinze ans. Une lecture passionnante, un regard vivant et original pour comprendre le monde dans lequel nous vivons."
"Avec Le triomphe des émotions : La géopolitique entre peur, colère et espoir, Dominique Moïsi, l'un des experts en géopolitique les plus reconnus internationalement, poursuit la démarche qui avait été la sienne dans La Géopolitique de l'émotion, publié il y a quinze ans. Une lecture passionnante, un regard vivant et original pour comprendre le monde dans lequel nous vivons."
Commentaires et citations
Notes de lecture
L’ordre bipolaire de la guerre froide est devenu une tripolarité :
L’interdépendance entre les différents états du monde n’a cessé de croitre. Quand les USA ou la Chine éternuent c’est le monde qui prend froid ... Efin l’équilibre du monde s’est déplacé vers l’Asie, au détriment de l’Europe et des USA.
La Chine a peut être atteint son maximum, minée notamment par le double recul de la croissance et de la démographie. L’Inde peut être un leader mondial en gestation mais est confrontée à 3 enjeux majeurs : la place des femmes, le respect des musulmans indiens, la dérive autoritaire du pouvoir.
Le cas de la Turquie est très particulier : héritière de l’empire ottoman, asiatique par ses ambitions économiques, occidentale par ses institutions plus que par ses émotions profondes,la Turquie est surtout moyen-orientale.
Les africains pensent souvent que leur continent est plus un terrain d’affrontement entre Chine,USA, Europe et Russie plus qu’un espace qui compte pour lui-même : "je réfléchis pour vous, et vous avez le droit de mourir pour moi". Néocolonialisme et pouvoirs corrompus plombent l’avenir africain. Mais les bases endogènes d’un développement auto-centré existent.
L’Amérique latine, souvent martyrisée par son grand voisin, oscille trop souvent entre violence, misère et populisme. Le Brésil peut être un espoir, surtout s’il s’implique vraiment dans la lutte contre le dérèglement climatique (Amazonie) et qu’il arrive à mettre au pas les agro-industriels.
Il serait trop long de rendre compte de l’ensemble des développements ensemble par ensemble, pays par pays..
Le monde se déplace indubitablement vers l’Orient mais çà ne veut pas dire au profit des régimes despotiques : Chine, Iran, Russie sont plus fragiles qu’ils ne le croient et que nous le pensons. L’Inde, la Corée du Sud ont une carte à jouer. L’UE peut jouer un rôle utile si elle gagne en intégration institutionnelle et en autonomie stratégique.
Dans cette période instable, la défense inconditionnelle des droits humains et la bataille pour des instances internationales renouvelées sont essentielles. Notamment la réforme de l’ONU en rééquilibrant les pouvoirs internes et les modalités de prise de décision et de mise en œuvre.
Editions Robert Laffont
Février 2024
L’ordre bipolaire de la guerre froide est devenu une tripolarité :
- "le Sud global" (Brésil, Inde, Afrique du sud, Arabie Saoudite…) qui a des alliances à la carte et veut punir l’Occident,
- "l’Occident global" (Europe, USA, Corée du Sud, Japon, Israel…) rassemblés dans des valeurs et des modes de vie,
- "l’Orient global" (Chine, Russie, Iran, Corée du Nord…) partageant le révisionnisme historique et des régimes dictatoriaux.
L’interdépendance entre les différents états du monde n’a cessé de croitre. Quand les USA ou la Chine éternuent c’est le monde qui prend froid ... Efin l’équilibre du monde s’est déplacé vers l’Asie, au détriment de l’Europe et des USA.
La Chine a peut être atteint son maximum, minée notamment par le double recul de la croissance et de la démographie. L’Inde peut être un leader mondial en gestation mais est confrontée à 3 enjeux majeurs : la place des femmes, le respect des musulmans indiens, la dérive autoritaire du pouvoir.
Le cas de la Turquie est très particulier : héritière de l’empire ottoman, asiatique par ses ambitions économiques, occidentale par ses institutions plus que par ses émotions profondes,la Turquie est surtout moyen-orientale.
Les africains pensent souvent que leur continent est plus un terrain d’affrontement entre Chine,USA, Europe et Russie plus qu’un espace qui compte pour lui-même : "je réfléchis pour vous, et vous avez le droit de mourir pour moi". Néocolonialisme et pouvoirs corrompus plombent l’avenir africain. Mais les bases endogènes d’un développement auto-centré existent.
L’Amérique latine, souvent martyrisée par son grand voisin, oscille trop souvent entre violence, misère et populisme. Le Brésil peut être un espoir, surtout s’il s’implique vraiment dans la lutte contre le dérèglement climatique (Amazonie) et qu’il arrive à mettre au pas les agro-industriels.
Il serait trop long de rendre compte de l’ensemble des développements ensemble par ensemble, pays par pays..
Le monde se déplace indubitablement vers l’Orient mais çà ne veut pas dire au profit des régimes despotiques : Chine, Iran, Russie sont plus fragiles qu’ils ne le croient et que nous le pensons. L’Inde, la Corée du Sud ont une carte à jouer. L’UE peut jouer un rôle utile si elle gagne en intégration institutionnelle et en autonomie stratégique.
Dans cette période instable, la défense inconditionnelle des droits humains et la bataille pour des instances internationales renouvelées sont essentielles. Notamment la réforme de l’ONU en rééquilibrant les pouvoirs internes et les modalités de prise de décision et de mise en œuvre.
Editions Robert Laffont
Février 2024
"Les merveilleux nuages, que faire du nucléaire ?" par Harry Bernas
"Les merveilleux nuages, que faire du nucléaire ?" par Harry Bernas
Rédacteur de la note de lecture
Thierry Salomon
Résumé
Le physicien Harry Bernas, directeur de recherche au CNRS, part des faits – techniques, industriels et sociaux – pour dissiper les nuages qui masquent certaines réalités du nucléaire en France ...
Commentaires et citations
Le physicien Harry Bernas sait de quoi il parle en matière de nucléaire : il a dirigé le Centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière (CNRS - Université Paris-Saclay) et coordonné un programme européen dans le domaine des matériaux irradiés.
Les nuages dont parle Harry Bernas sont les nuages de radioactivité mais aussi, plus "merveilleux "encore, les nuages de fumée et de paroles qui accompagnent les discours sur le passé et sur l'avenir du nucléaire en France.
L'argumentaire d'Harry Bernas, en vrai scientifique, est rigoureux et précis ()la lecture ne demande pas de connaissance pointue). Il est clair et pédagogue, avec un joli sens des formules tranchantes.
Extrêmement critique envers "l'impromptu du Belfort" d'Emmanuel Macron (son discours de février 2020) censé relancer le nucléaire en France, il revient sur les toutes premières années du nucléaire militaire et civil des années 1950-1960 pour démontrer que la technologie à eau légère pressurisée (celle de toutes nos centrales PWR en France), issue des besoins militaires de propulsion nucléaire a en fait obéré le développement d'autres voies possibles et moins risquées.
Quand au "nouveau nucléaire" français, il est très clair : EPR et EPR2 sont aujourd'hui une impasse "infaisable", lente et inadaptée à l'urgence climatique. Et les petist réacteurs SMR sont encore plus "dansq les nuages" car ils sont très éloignés de la faisabilité économique et de la fiabilité technique, et une production de masse indispensable pour réduire les coûts ne peut être qu'un vecteur de prolifération nucléaire.
Harry Bernas n'est pas pour autant contre le nucléaire par principe, et il considère (sans cependant beaucoup de précisions) qu'il faut poursuivre la recherche sur des pistes délaissées depuis des décennies (transmutation, sécurité passive).
Mais, pour lui, face à l'urgence, seuls une forte baisse de la consommation et le développement rapide et volontariste des renouvelables sont une option lucide et rationnelle ... celle pronée par l'association négaWatt depuis 20 ans !
L’auteur part des faits – techniques, industriels et sociaux – pour dissiper les nuages qui masquent certaines réalités du nucléaire en France. Il discute des aspects préoccupants du parc (vieillissement, stockage des déchets, démantèlements), comme des projets d’avenir (infrastructures industrielles, rentabilité, sûreté, surgénérateurs…) et du lien intime entre nucléaire civil et militaire. Et surtout, il montre que dans la période critique qui s’annonce, les choix énergétiques, si fortement liés aux choix sociaux, ne sauraient se passer d’un débat démocratique qu’il est urgent de lancer.
Harry Bernas, physicien spécialiste de nanosciences, a dirigé le Centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière (CNRS-Université Paris-Saclay) et coordonné un programme européen dans le domaine des matériaux irradiés. Il s’intéresse à l’histoire contemporaine des sciences et aux rapports sciences-technologie-société.
À propos de l’histoire du nucléaire, il a déjà publié L’Île au bonheur (Le Pommier, 2022)."
Note de lecture
Le physicien Harry Bernas sait de quoi il parle en matière de nucléaire : il a dirigé le Centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière (CNRS - Université Paris-Saclay) et coordonné un programme européen dans le domaine des matériaux irradiés.
Les nuages dont parle Harry Bernas sont les nuages de radioactivité mais aussi, plus "merveilleux "encore, les nuages de fumée et de paroles qui accompagnent les discours sur le passé et sur l'avenir du nucléaire en France.
L'argumentaire d'Harry Bernas, en vrai scientifique, est rigoureux et précis ()la lecture ne demande pas de connaissance pointue). Il est clair et pédagogue, avec un joli sens des formules tranchantes.
Extrêmement critique envers "l'impromptu du Belfort" d'Emmanuel Macron (son discours de février 2020) censé relancer le nucléaire en France, il revient sur les toutes premières années du nucléaire militaire et civil des années 1950-1960 pour démontrer que la technologie à eau légère pressurisée (celle de toutes nos centrales PWR en France), issue des besoins militaires de propulsion nucléaire a en fait obéré le développement d'autres voies possibles et moins risquées.
Quand au "nouveau nucléaire" français, il est très clair : EPR et EPR2 sont aujourd'hui une impasse "infaisable", lente et inadaptée à l'urgence climatique. Et les petist réacteurs SMR sont encore plus "dansq les nuages" car ils sont très éloignés de la faisabilité économique et de la fiabilité technique, et une production de masse indispensable pour réduire les coûts ne peut être qu'un vecteur de prolifération nucléaire.
Harry Bernas n'est pas pour autant contre le nucléaire par principe, et il considère (sans cependant beaucoup de précisions) qu'il faut poursuivre la recherche sur des pistes délaissées depuis des décennies (transmutation, sécurité passive).
Mais, pour lui, face à l'urgence, seuls une forte baisse de la consommation et le développement rapide et volontariste des renouvelables sont une option lucide et rationnelle ... celle pronée par l'association négaWatt depuis 20 ans !
Présentation par Le Seuil
"Le président Emmanuel Macron annonce un « nouveau nucléaire » pour assurer notre approvisionnement énergétique et pour réduire la production de gaz à effet de serre. Harry Bernas interroge ce projet, sans concessions, à partir de la réalité suivante : la manière d’utiliser l’énergie dépend de la structure économique et sociale du pays, structure qui devra évoluer radicalement dans la décennie à venir face à l’urgence climatique. Ce nouveau nucléaire est-il donc compatible avec l’adaptation de la société dans le court délai imposé par les changements planétaires ? Qu’en est-il de sa faisabilité ?L’auteur part des faits – techniques, industriels et sociaux – pour dissiper les nuages qui masquent certaines réalités du nucléaire en France. Il discute des aspects préoccupants du parc (vieillissement, stockage des déchets, démantèlements), comme des projets d’avenir (infrastructures industrielles, rentabilité, sûreté, surgénérateurs…) et du lien intime entre nucléaire civil et militaire. Et surtout, il montre que dans la période critique qui s’annonce, les choix énergétiques, si fortement liés aux choix sociaux, ne sauraient se passer d’un débat démocratique qu’il est urgent de lancer.
Harry Bernas, physicien spécialiste de nanosciences, a dirigé le Centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière (CNRS-Université Paris-Saclay) et coordonné un programme européen dans le domaine des matériaux irradiés. Il s’intéresse à l’histoire contemporaine des sciences et aux rapports sciences-technologie-société.
À propos de l’histoire du nucléaire, il a déjà publié L’Île au bonheur (Le Pommier, 2022)."
"Penser l'économie au-delà de la croissance"
"Penser l'économie au-delà de la croissance"
Rédacteur de la note de lecture
Thierry Salomon
Résumé
A l’occasion de la conférence "Beyond Growth 2023", ce numéro 68 de "Economie politique" explore les voies d’une macroéconomie écologique nouvelle, où l’économie est pensée à l’intérieur des limites physiques de la planète.
"Petit manuel de thérapie organisationnelle" par Martin Serralta
"Petit manuel de thérapie organisationnelle" par Martin Serralta
Rédacteur de la note de lecture
Patrick Viveret
Résumé
Présentation par l'éditeur :
"Les organisations sont vivantes !
Comme les humains, elles évoluent et connaissent des phases de questionnement, d'insatisfaction, de fragilité. Elles ont parfois besoin d'une thérapie pour remettre à plat ce qu'elles sont et savoir vers où elles souhaitent aller.
Ce manuel vous permet de faire le point, de redécouvrir votre organisation, d'imaginer un cap et de le tenir malgré la complexité inhérente au monde du 21ème siècle.
Vous y découvrirez une méthode pas à pas, semblable à une démarche auto-thérapeutique, pour révéler la raison d'être de votre organisation, imaginer votre vision à moyen et à long terme et mettre en oeuvre une stratégie pour l'atteindre.
Une approche originale centrée sur un questionnement rigoureux et accessible avec des outils pratiques et ludiques."
"Les organisations sont vivantes !
Comme les humains, elles évoluent et connaissent des phases de questionnement, d'insatisfaction, de fragilité. Elles ont parfois besoin d'une thérapie pour remettre à plat ce qu'elles sont et savoir vers où elles souhaitent aller.
Ce manuel vous permet de faire le point, de redécouvrir votre organisation, d'imaginer un cap et de le tenir malgré la complexité inhérente au monde du 21ème siècle.
Vous y découvrirez une méthode pas à pas, semblable à une démarche auto-thérapeutique, pour révéler la raison d'être de votre organisation, imaginer votre vision à moyen et à long terme et mettre en oeuvre une stratégie pour l'atteindre.
Une approche originale centrée sur un questionnement rigoureux et accessible avec des outils pratiques et ludiques."
Commentaires et citations
Sur Martin Serralta :
https://sahelien-ne-s2040.afd.fr/intervenants/martin-serralta
https://sahelien-ne-s2040.afd.fr/intervenants/martin-serralta
"Rien n’est joué" par Jacques Lecomte
"Rien n’est joué" par Jacques Lecomte
Rédacteur de la note de lecture
Alain Caillé
Résumé
Après "Le Monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez" Jacques Lecomte renchérit : "Rien n’est joué" car la science réfute les théories de l’effondrement ...
Commentaires et citations
Note de lecture d'Alain Caillé parue dans les cahiers du Mauss :
Eh bien ! Voilà un sacré pavé dans la mare de tous les discours apocalyptiques, effondristes ou collapsologistes !
Remontant à la source de toutes les affirmations ou prévisions catastrophistes – la bombe démographique, la fin du pétrole, l‘épuisement des ressources minérales, l’accroissement inéluctable de la pollution, l’écroulement de la biodiversité et la « sixième extinction de masse » des espèces, l’annonce par l’ONU de 50 millions de réfugiés climatiques à brève échéance (abandonnée ensuite), la submersion prochaine des petites îles du Pacifique etc. -, Jacques Lecomte montre qu’à peu près rien de tout ceci ne tient.
Les études « scientifiques » mobilisées sont contestées par la quasi-totalité des spécialistes ou alors elles disent le contraire de ce qu’on leur fait dire.
La démonstration la plus spectaculaire peut-être concerne le Bengladesh (pp. 118 sq.). Loin que les terres reculent sous l’effet des inondations elles ont gagné 84 km² par an, entre 2008 et 2016 sous l‘effet des alluvions fluviales. Si les inondations récentes ont été catastrophiques c’est en raison du choix prescrit par l’ONU de construire des digues qui se sont révélées contre-productives. Là où on les abandonne les crues sont gérables et bénéfiques.
L’argumentaire de Jacques Lecomte est si serré et informé qu’on se laisse peu à peu convaincre que ceux qu‘il appelle les effondristes (campés en héritiers de Malthus), au premier rang desquels les collapsologues, relayés par les medias, ont peu à peu pris goût à jouer les prophètes de malheur. Mais pourquoi s’en prendre à eux en particulier et plus spécifiquement à Pablo Servigne ? On sent avec plaisir qu’il n’y a rien là de personnel (nothing personal). Non, le principal moteur de cette critique radicale est la certitude, longuement argumentée elle aussi, qu’on ne gagne rien, au contraire à laisser entendre que tout est foutu et qu’il n’y a plus rien à faire sauf se replier à la campagne avec quelques amis en attendant le pire.
On ne mobilisera pas les jeunes, déjà victimes d’une gigantesque crise d’éco-anxiétés en leur faisant croire qu’il n’y a pas d’avenir, mais au contraire, en leur montrant tout ce qu‘il est possible de faire (comme par exemple avec le film Demain). Une des raisons de l’échec sommes toutes assez massif des prévisions effondristes est qu’elles ont systématiquement ignoré toutes les actions (elles aussi détaillées) qui ont ou pourraient être mises en œuvre pour remédier aux désastres annoncés.
Reste donc à imaginer un avenir prometteur possible. L’auteur le voit dans le convivialisme (pp. 325-27). Mais Pablo Servigne, lui aussi, est cosignataire du Second manifeste convivialiste ! Voilà donc de belles discussions en perspective chez les convivialistes.
Qui seront peut-être plus fructueuses si l’on écarte le soupçon de climato-scepticisme qui pourrait planer sur le propos de J. Lecomte. Rien de tel chez lui, qui se réclame du GIEC, tout le GIEC, rien que le GIEC. Pour ma part, je suis plus sensible aux risques d’effondrement moral et politique. Mais c’est une autre histoire, intimement liée pourtant à celle qui est racontée ici ...
Les Arènes, 2023, 407 p., 22 €
Eh bien ! Voilà un sacré pavé dans la mare de tous les discours apocalyptiques, effondristes ou collapsologistes !
Remontant à la source de toutes les affirmations ou prévisions catastrophistes – la bombe démographique, la fin du pétrole, l‘épuisement des ressources minérales, l’accroissement inéluctable de la pollution, l’écroulement de la biodiversité et la « sixième extinction de masse » des espèces, l’annonce par l’ONU de 50 millions de réfugiés climatiques à brève échéance (abandonnée ensuite), la submersion prochaine des petites îles du Pacifique etc. -, Jacques Lecomte montre qu’à peu près rien de tout ceci ne tient.
Les études « scientifiques » mobilisées sont contestées par la quasi-totalité des spécialistes ou alors elles disent le contraire de ce qu’on leur fait dire.
La démonstration la plus spectaculaire peut-être concerne le Bengladesh (pp. 118 sq.). Loin que les terres reculent sous l’effet des inondations elles ont gagné 84 km² par an, entre 2008 et 2016 sous l‘effet des alluvions fluviales. Si les inondations récentes ont été catastrophiques c’est en raison du choix prescrit par l’ONU de construire des digues qui se sont révélées contre-productives. Là où on les abandonne les crues sont gérables et bénéfiques.
L’argumentaire de Jacques Lecomte est si serré et informé qu’on se laisse peu à peu convaincre que ceux qu‘il appelle les effondristes (campés en héritiers de Malthus), au premier rang desquels les collapsologues, relayés par les medias, ont peu à peu pris goût à jouer les prophètes de malheur. Mais pourquoi s’en prendre à eux en particulier et plus spécifiquement à Pablo Servigne ? On sent avec plaisir qu’il n’y a rien là de personnel (nothing personal). Non, le principal moteur de cette critique radicale est la certitude, longuement argumentée elle aussi, qu’on ne gagne rien, au contraire à laisser entendre que tout est foutu et qu’il n’y a plus rien à faire sauf se replier à la campagne avec quelques amis en attendant le pire.
On ne mobilisera pas les jeunes, déjà victimes d’une gigantesque crise d’éco-anxiétés en leur faisant croire qu’il n’y a pas d’avenir, mais au contraire, en leur montrant tout ce qu‘il est possible de faire (comme par exemple avec le film Demain). Une des raisons de l’échec sommes toutes assez massif des prévisions effondristes est qu’elles ont systématiquement ignoré toutes les actions (elles aussi détaillées) qui ont ou pourraient être mises en œuvre pour remédier aux désastres annoncés.
Reste donc à imaginer un avenir prometteur possible. L’auteur le voit dans le convivialisme (pp. 325-27). Mais Pablo Servigne, lui aussi, est cosignataire du Second manifeste convivialiste ! Voilà donc de belles discussions en perspective chez les convivialistes.
Qui seront peut-être plus fructueuses si l’on écarte le soupçon de climato-scepticisme qui pourrait planer sur le propos de J. Lecomte. Rien de tel chez lui, qui se réclame du GIEC, tout le GIEC, rien que le GIEC. Pour ma part, je suis plus sensible aux risques d’effondrement moral et politique. Mais c’est une autre histoire, intimement liée pourtant à celle qui est racontée ici ...
Les Arènes, 2023, 407 p., 22 €
"Sans transition" de Jean-Baptiste Fressoz
"Sans transition" de Jean-Baptiste Fressoz
Rédacteur de la note de lecture
Thierry Salomon (énergéticien, co-fondateur et vice-président de négaWatt)
Résumé
Dans son livre, l'historien des énergies Jean-Baptiste Fressoz prend position sur l'évolution actuelle et future de la transition énergétique : pour lui ce concept est une illusion ...
Or la lecture de cet ouvrage montre la légereté de son argumentaire concernant les 25 dernières années.
Analyse critique :
Or la lecture de cet ouvrage montre la légereté de son argumentaire concernant les 25 dernières années.
Analyse critique :
Commentaires et citations
La thèse de Jean-Baptiste Fressoz peut se résume ainsi : dans toute l'histoire des énergies celles-ci ont toujours été cumulatives, jamais en substitution l'une remplaçant l'autre. Ainsi le charbon n'a pas remplacé le bois, le pétrole n'a pas remplacé le charbon; etc ... : les consommations se sont toujours additionnées.
Cette analyse est tout fait exacte ... mais jusqu'à la fin du 20ème siècle.
Dans ce livre, on penserait en tant qu'historien Jean-Baptiste Fressoz s'attacherait à décrire et analyser en détail l'histoire énergétique récente, celle des 25 dernières années afin d'en tirer des conclusions et des tendances.
Or son livre est d'une étonnante légèreté sur cette période : il faut attendre le 12ème et dernier chapitre, après 314 pages sur l'histoire de l'énergie du millénaire passé pour avoir enfin ... quelques petites pages minimalistes sur 2005 à 2024 avant son chapitre de conclusion.
Rien sur les travaux et résultats récents sur la sobriété et l'efficacité, rien de sérieux et factuel sur l'essor mondial des renouvelables, rien sur la fantastique baisse des coûts du photovoltaïque et de l'éolien, rien sur la diminution formidable des besoins de chauffage sur les bâtiments à très basse consommmation et passifs. Rien sur l'essor des matériaux biosourcés qui sont pourtant une vraie rupture avec les fossiles, rien sur les aspects sociétaux déjà observables de la transition énergétique en cours tels, dans de nombreux pays, la baisse de la consommation de viande ou l'essor d'une mobilité plus "douce".
Bien sûr, les termes de « transition » comme « durable » ou « sobriété » sont récupérés par les renards du marketing toujours à l’affut d’un bon coup sémantique. Faut-il pour autant balancer la transition avec l’eau du bain ? Non, évidement, car la transition énergétique est réellement à l’œuvre depuis près de deux décennies.
Dans toute l’Union Européenne, entre 2007 et 2023 la consommation électrique a baissé de 9 % tandis que la production par les renouvelables électriques a grimpé de 33 %. Et les émissions de CO2 de ce secteur ont été réduites de ... 46 % en 16 ans, les baisses de la consommation et des renouvelables se substituant aux fossiles. Additives les énergies, vraiment ?
Idem en France : l’empreinte carbone qui était de 11,5 tonnes par habitant en 2005 est maintenant à 9.2 tonnes en 2022 (source SDES): une baisse de 20 % alors que le PIB a augmenté de 17 % en euros constants sur la même période : le découplage entre émission et production s’amorce !
Seconde critique, qui porte comme la première sur une étonnante omission : alors qu'il centre tout son livre sur la "transition" Jean-Baptiste Fressoz ne dit pas un mot sur le processus de transition lui-même.
Il est pourtant essentiel d'analyser la façon dont se généralise et se diffuse certaines innovations ou modifications des modes de vie qui sont justement au cœur du processus de transition.
Celui-ci a été remarquablement décrit par des sociologues comme Frank W. Geels et Johan Schot (Eindhoven University of Technology) qui dès 2005 qui montrèrent comment des niches d'innovation ouvrent une perspective de déverrouillage des systèmes de production classiques, ce qui permet un mécanisme de diffusion progressive d'innovations radicales puis leur incorporation et leur "massification normalisée" au sein d'un système régit par des lois, des normes et des conventions.
Très concrètement, c'est ainsi que la construction en paille, l'auto-partage ou une alimentation moins carnée se développent et se diffusent à partir de "niches" et de précurseurs (les "nicheurs") jusqu'à leur banalisation sur une très large échelle : le travail de pionniers se modifie et s'amplifie jusqu'à devenir une norme sociétale ou technologique.
Ainsi les très marginales premières installations photovoltaÏques raccordées en France au réseau dans les années 2000 ont fait germer un processus de transition qui se poursuit et a pu s'amplifier à des échelles très importantes : la puissance installée par ce type d'installation est aujourd'hui deux cent mille fois plus grande qu'à l'origine (de l'ordre de 100 kWc initiaux à 20 GWc fin 2023 !). Et celle envisagée au terme du processus de transition envisagée dans un scénario comme celui de négaWatt sera plus d'un million (!) de fois plus grande que la puissance installée par ses précurseurs (140 GWc de PV du scénario nW en 2050).
C'est cela une transition réussie : pas le grand soir mais une vraie rupture radicale, tranquille et intelligente.
Là-aussi dans "Sans transition", pratiquement aucune information sur la réussite de cette transition.
Autre critique : la volonté manifeste de soutenir une thèse ("la transition est une illusion") dont on sait bien qu'elle va interpeller car on ne retiendra que les phrases choc dans les réseaux sociaux et quelques brefs résumés dont on peut, à leur contenu, se demander si leurs rédacteurs ont bien lu le livre.
Le gros bandeau rouge "La transition n'aura pas lieu" en est un écarlate exemple. Et il est peu léger d'incriminer le service marketing du Seuil : quand on est un auteur qui a le souci de ne pas voir son livre dénaturé, on agit auprès de son éditeur pour éviter qu'il soit ainsi présenté sur la page de couverture.
Autre exemple : "La transition est l'idéologie du capital du 21e siècle." (p. 333). Bigre !, on aimerait bien comprendre pourquoi mais il s'en suit une décevante explication en quelques lignes où l'auteur confond manifestement "transition" avec "croissance verte" et "techno-solutionisme".
Dernière critique : pas une seule occurrence du mot "négawatt" ou "Ademe" ou "RTE" . Le très important et essentiel travail d'analyse et de prospective énergétique réalisé par toutes ces équipes est pourtant intégralement publié (1700 pages, résultat de 2 ans de travail d'une centaine d'experts !). Or pas un mot ne figure ni dans les 410 pages du livre de Jean-Baptiste Fressoz ni même dans ses 772 (!) notes de références.
Bien entendu, on me rétorquera les échecs, les atermoiements et les reculades actuelles.
A raison, on mettra en avant les contradictions schizophréniques d’un système qui avec des trémolos pathétiques affirme son profond attachement écologique tout en ayant les yeux rivés sur les résultats financiers.
Mais partout où la volonté ne fait pas défaut, les résultats sont là et confirment la pertinence du trio « sobriété + efficacité + renouvelables », ces trois chevau-légers de la transition.
Il est donc erroné d’affirmer que « la transition énergétique n’aura pas lieu » : elle est déjà là. Mais, bien sûr, elle n’est pas assez rapide, à un niveau pas assez haut, pas assez forte.
Alors, en cette année olympique, plutôt que de la dénigrer, portons-la tous ensemble citius, altius, fortius !
Cette analyse est tout fait exacte ... mais jusqu'à la fin du 20ème siècle.
Dans ce livre, on penserait en tant qu'historien Jean-Baptiste Fressoz s'attacherait à décrire et analyser en détail l'histoire énergétique récente, celle des 25 dernières années afin d'en tirer des conclusions et des tendances.
Or son livre est d'une étonnante légèreté sur cette période : il faut attendre le 12ème et dernier chapitre, après 314 pages sur l'histoire de l'énergie du millénaire passé pour avoir enfin ... quelques petites pages minimalistes sur 2005 à 2024 avant son chapitre de conclusion.
Rien sur les travaux et résultats récents sur la sobriété et l'efficacité, rien de sérieux et factuel sur l'essor mondial des renouvelables, rien sur la fantastique baisse des coûts du photovoltaïque et de l'éolien, rien sur la diminution formidable des besoins de chauffage sur les bâtiments à très basse consommmation et passifs. Rien sur l'essor des matériaux biosourcés qui sont pourtant une vraie rupture avec les fossiles, rien sur les aspects sociétaux déjà observables de la transition énergétique en cours tels, dans de nombreux pays, la baisse de la consommation de viande ou l'essor d'une mobilité plus "douce".
Bien sûr, les termes de « transition » comme « durable » ou « sobriété » sont récupérés par les renards du marketing toujours à l’affut d’un bon coup sémantique. Faut-il pour autant balancer la transition avec l’eau du bain ? Non, évidement, car la transition énergétique est réellement à l’œuvre depuis près de deux décennies.
Dans toute l’Union Européenne, entre 2007 et 2023 la consommation électrique a baissé de 9 % tandis que la production par les renouvelables électriques a grimpé de 33 %. Et les émissions de CO2 de ce secteur ont été réduites de ... 46 % en 16 ans, les baisses de la consommation et des renouvelables se substituant aux fossiles. Additives les énergies, vraiment ?
Idem en France : l’empreinte carbone qui était de 11,5 tonnes par habitant en 2005 est maintenant à 9.2 tonnes en 2022 (source SDES): une baisse de 20 % alors que le PIB a augmenté de 17 % en euros constants sur la même période : le découplage entre émission et production s’amorce !
Seconde critique, qui porte comme la première sur une étonnante omission : alors qu'il centre tout son livre sur la "transition" Jean-Baptiste Fressoz ne dit pas un mot sur le processus de transition lui-même.
Il est pourtant essentiel d'analyser la façon dont se généralise et se diffuse certaines innovations ou modifications des modes de vie qui sont justement au cœur du processus de transition.
Celui-ci a été remarquablement décrit par des sociologues comme Frank W. Geels et Johan Schot (Eindhoven University of Technology) qui dès 2005 qui montrèrent comment des niches d'innovation ouvrent une perspective de déverrouillage des systèmes de production classiques, ce qui permet un mécanisme de diffusion progressive d'innovations radicales puis leur incorporation et leur "massification normalisée" au sein d'un système régit par des lois, des normes et des conventions.
Très concrètement, c'est ainsi que la construction en paille, l'auto-partage ou une alimentation moins carnée se développent et se diffusent à partir de "niches" et de précurseurs (les "nicheurs") jusqu'à leur banalisation sur une très large échelle : le travail de pionniers se modifie et s'amplifie jusqu'à devenir une norme sociétale ou technologique.
Ainsi les très marginales premières installations photovoltaÏques raccordées en France au réseau dans les années 2000 ont fait germer un processus de transition qui se poursuit et a pu s'amplifier à des échelles très importantes : la puissance installée par ce type d'installation est aujourd'hui deux cent mille fois plus grande qu'à l'origine (de l'ordre de 100 kWc initiaux à 20 GWc fin 2023 !). Et celle envisagée au terme du processus de transition envisagée dans un scénario comme celui de négaWatt sera plus d'un million (!) de fois plus grande que la puissance installée par ses précurseurs (140 GWc de PV du scénario nW en 2050).
C'est cela une transition réussie : pas le grand soir mais une vraie rupture radicale, tranquille et intelligente.
Là-aussi dans "Sans transition", pratiquement aucune information sur la réussite de cette transition.
Autre critique : la volonté manifeste de soutenir une thèse ("la transition est une illusion") dont on sait bien qu'elle va interpeller car on ne retiendra que les phrases choc dans les réseaux sociaux et quelques brefs résumés dont on peut, à leur contenu, se demander si leurs rédacteurs ont bien lu le livre.
Le gros bandeau rouge "La transition n'aura pas lieu" en est un écarlate exemple. Et il est peu léger d'incriminer le service marketing du Seuil : quand on est un auteur qui a le souci de ne pas voir son livre dénaturé, on agit auprès de son éditeur pour éviter qu'il soit ainsi présenté sur la page de couverture.
Autre exemple : "La transition est l'idéologie du capital du 21e siècle." (p. 333). Bigre !, on aimerait bien comprendre pourquoi mais il s'en suit une décevante explication en quelques lignes où l'auteur confond manifestement "transition" avec "croissance verte" et "techno-solutionisme".
Dernière critique : pas une seule occurrence du mot "négawatt" ou "Ademe" ou "RTE" . Le très important et essentiel travail d'analyse et de prospective énergétique réalisé par toutes ces équipes est pourtant intégralement publié (1700 pages, résultat de 2 ans de travail d'une centaine d'experts !). Or pas un mot ne figure ni dans les 410 pages du livre de Jean-Baptiste Fressoz ni même dans ses 772 (!) notes de références.
Bien entendu, on me rétorquera les échecs, les atermoiements et les reculades actuelles.
A raison, on mettra en avant les contradictions schizophréniques d’un système qui avec des trémolos pathétiques affirme son profond attachement écologique tout en ayant les yeux rivés sur les résultats financiers.
Mais partout où la volonté ne fait pas défaut, les résultats sont là et confirment la pertinence du trio « sobriété + efficacité + renouvelables », ces trois chevau-légers de la transition.
Il est donc erroné d’affirmer que « la transition énergétique n’aura pas lieu » : elle est déjà là. Mais, bien sûr, elle n’est pas assez rapide, à un niveau pas assez haut, pas assez forte.
Alors, en cette année olympique, plutôt que de la dénigrer, portons-la tous ensemble citius, altius, fortius !
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