"Chroniques de Téhéran"
"Chroniques de Téhéran"
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Film de deux réaliseurs iraniens Ali Asgari et Alireza Khatami.
Neuf petites saynètes mettant en scène neuf dialogues entre une personne de la classe moyenne iranienne en quête d'un permis, d'une autorisation, d'un emploi et de l'autre un (ou une) petit(e) chef(fe) de l'administration ou d'une entreprise, abusant de l'autorité que lui donne à la fois sa fonction et le poids de l'idéologie des mollahs.
Une jolie leçon de résistance non-violente corrosive et jubilatoire !
Neuf petites saynètes mettant en scène neuf dialogues entre une personne de la classe moyenne iranienne en quête d'un permis, d'une autorisation, d'un emploi et de l'autre un (ou une) petit(e) chef(fe) de l'administration ou d'une entreprise, abusant de l'autorité que lui donne à la fois sa fonction et le poids de l'idéologie des mollahs.
Une jolie leçon de résistance non-violente corrosive et jubilatoire !
Billet
Ces neuf dialogues de la vie courante démarrent banalement, et dérapent peu à peu jusqu'à l'absurde.
Avec, à chaque fois, un plan fixe sur la personne au prise avec l'autorité dépositaire de règles absurdes, autorité dont on entendra que la voix tel un intermédiaire d'un Dieu tout-puissant, surplombant et invisible.
Neuf dialogues où le spectateur évolue entre étonnement, indignation, rire mais aussi malaise.
Un "Kafka à Téhéran" intelligement subversif mettant cruellement en lumière le cynisme et l'étroitesse de tous ces petits chefs médiocres et collabos du régime actuel qui baillonent les forces de vie de 88 millions d'iraniens.
Avec, à chaque fois, un plan fixe sur la personne au prise avec l'autorité dépositaire de règles absurdes, autorité dont on entendra que la voix tel un intermédiaire d'un Dieu tout-puissant, surplombant et invisible.
Neuf dialogues où le spectateur évolue entre étonnement, indignation, rire mais aussi malaise.
Un "Kafka à Téhéran" intelligement subversif mettant cruellement en lumière le cynisme et l'étroitesse de tous ces petits chefs médiocres et collabos du régime actuel qui baillonent les forces de vie de 88 millions d'iraniens.
Aurélien Barrau au Parlement Européen ... ça pique !
Aurélien Barrau au Parlement Européen ... ça pique !
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Sortir de nos addictions nous implore avec lucidité et force Aurélien Barrau lors de l'évènement #BeyondGrowth" au Parlement Européeen : 12 minutes d'un discours décapant à écouter et ré-écouter.
Billet
Citation : "Le délire métastatique de la machine de guerre technico-économique que nous avons élaboré n'est pas tenable"
Bienvenue au café des Jours Heureux !
Bienvenue au café des Jours Heureux !
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
... un café en visio, un mercredi sur deux de 9 h à 10 h, ouvert à tous. Prochaines ouvertures et lien : voir agenda des évènements à venir
Billet
Un temps libre et convivial, non formaté, dans notre "écosystème archipélique" ...
Un temps analogue au café pris un moment dans un endroit sympathique où l'on sait que l'on va retrouver quelques amis ou nouvelles connaissances, partager quelques infos, discuter sur des sujets d'actualité, tester quelques idées ou oser quelques saines controverses ...
"La café des Jours Heureux" :
Un temps analogue au café pris un moment dans un endroit sympathique où l'on sait que l'on va retrouver quelques amis ou nouvelles connaissances, partager quelques infos, discuter sur des sujets d'actualité, tester quelques idées ou oser quelques saines controverses ...
"La café des Jours Heureux" :
- est sur Zoom ou équivalent libre
- a une périodicité et un horaire fixe : un mercredi sur deux entre 9 h à 10 h (ou éventuellement un jour et horaire convenant le mieux à tous)
- n'a pas d'ordre du jour, ni de compte-rendu, ni d'enregistrement : c'est juste un temps convivial informel d'expression libre, avec simplement une "gestion bienveillante" de la parole.
- une heure d'ouverture déterminée pour ne pas risquer porte close ni d'être seul/seule au comptoir.
- une durée minimale d'ouverture (1 h) avec possibilité de poursuivre : on est pas mis à la porte !
- c'est lieu bien sûr ouvert à tous, et non aux seuls membres et sympathisants de l'Archipel des Confluences.
Claire Rodier sur la migration : “Revendiquer le respect des droits fondamentaux, ça devient compliqué”
Claire Rodier sur la migration : “Revendiquer le respect des droits fondamentaux, ça devient compliqué”
Rédacteur
Odile Kouteynikoff
Résumé
La migration s’est imposée comme une thématique centrale du débat public européen. Pourtant, les impératifs de droits humains, de liberté de circulation et d’égalité inhérents à celle-ci ont progressivement disparu des discussions et des textes de loi au profit de considérations uniquement économiques et démographiques, note la juriste et militante Claire Rodier.
Corinne Morel Darleux, une interview éclairée
Dialogues en Humanité
Dialogues en Humanité
Rédacteur
Claude Henry
Résumé
Ce livre rend compte d'une formidable aventure citoyenne, un laboratoire à ciel ouvert où l'on expérimente d'autres façons de se relier pour faire société quels que soient son statut social, son origine, sa culture ou sa confession.
Billet
Par une belle journée de juillet, la jeune Capucine découvre les Dialogues en humanité en cheminant dans le parc de la Tête d'Or à Lyon, en France. Elle y croise de nombreuses personnes qui explorent et inventent de nouvelles façons de se parler, de surmonter les conflits, de construire à partir des différences, de décider, de produire et de consommer afin de nous mettre sur la voie d'un siècle plus apaisé où la priorité serait de prendre soin de chaque humain. Projet aussi ambitieux que vital à l'heure où l'on cherche des raisons d'espérer dans une société en plein désarroi minée par des tensions, des régressions et toujours plus de violence.
Le cheminement de Capucine est enrichi par les réflexions de personnalités sur les initiatives qu'il conviendrait de prendre pour que ce type de rencontres, qui a essaimé dans une dizaine de pays, soit toujours plus pertinent et devienne un puissant levier de transformations sociétales.
Le cheminement de Capucine est enrichi par les réflexions de personnalités sur les initiatives qu'il conviendrait de prendre pour que ce type de rencontres, qui a essaimé dans une dizaine de pays, soit toujours plus pertinent et devienne un puissant levier de transformations sociétales.
Eco-dialogues du Festival de Thau 2023 "L'eau, source de toute vie"
Eco-dialogues du Festival de Thau 2023 "L'eau, source de toute vie"
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Si l’eau est à la source de toute vie, l’eau douce, non salée et disponible est rare : sur 1 m3 d'eau sur Terre, seuls 20 centilitres d’eau douce – un petit verre - nous sont réellement disponibles !
Or nous en consommons de plus : dans dix ans, nos besoins en eau douce dépasseront de 40 % ce que la Terre est en mesure de nous fournir.
Après l'Océan en 2022, le Festival de Thau et les Automnales 2023 ont accueilli une série d'évènements et d'éco-dialogues sur « l’eau, source de toute vie » avec des scientifiques, des hydrologues et des praticiens de terrain afin de mieux comprendre que tout le vivant sur Terre dépend de l’eau et de l’usage que l’on en fait. Et de l'usage que nous en ferons demain, en folle inconscience ou bien en responsabilité.
Retrouvez sur le site des écos-dialogues 6 vidéos l'intégrale de ces rencontres pour mieux comprendre les enjeux de l'eau, de la source à l'océan, de chez soi au planétaire.
Or nous en consommons de plus : dans dix ans, nos besoins en eau douce dépasseront de 40 % ce que la Terre est en mesure de nous fournir.
Après l'Océan en 2022, le Festival de Thau et les Automnales 2023 ont accueilli une série d'évènements et d'éco-dialogues sur « l’eau, source de toute vie » avec des scientifiques, des hydrologues et des praticiens de terrain afin de mieux comprendre que tout le vivant sur Terre dépend de l’eau et de l’usage que l’on en fait. Et de l'usage que nous en ferons demain, en folle inconscience ou bien en responsabilité.
Retrouvez sur le site des écos-dialogues 6 vidéos l'intégrale de ces rencontres pour mieux comprendre les enjeux de l'eau, de la source à l'océan, de chez soi au planétaire.
Billet
- « L’eau et le bassin de Thau, un si fragile équilibre » avec Ludovic CESMAT, hydrogéologue au Syndicat Mixte du Bassin de Thau
- « A la découverte des trajets de l’eau » avec Sylvie DAL DEGAN et Vincent PICHOT, hydrobiologistes
- Table ronde « L’eau, facteur de risques majeurs » avec une experte, une élue d’une grande métropole et un responsable de collectivité
- « La situation mondiale de l’eau » avec Daniel ZIMMER, ancien directeur du Conseil Mondial de l'Eau
- « L’eau, ce trésor à gérer et partager » avec Anne LE STRAT, ancienne présidente de Eau de Paris et consultante sur les politiques de l’eau, autrice de « L’eau : état d’urgence »
- « Le futur de l’eau en France, demain et jusqu’à 2050 » avec Christian COUTURIER, directeur de Solagro, co-auteur des scénarios négaWatt (énergie) et Afterres (alimentation, agriculture)
Edgar Morin "Face à la polycrise ..."
Edgar Morin "Face à la polycrise ..."
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Edgar Morin : "Face à la polycrise que traverse l’humanité, la première résistance est celle de l’esprit" (Le Monde du 21 janvier 2024)
"La polycrise que nous vivons sur toute la planète est une crise anthropologique :
c’est la crise de l’humanité qui n’arrive pas à devenir Humanité." ... d'où l'importance vitale de se lever pour oser affirmer et agir pour que "Place à l'Humanité !".
"La polycrise que nous vivons sur toute la planète est une crise anthropologique :
c’est la crise de l’humanité qui n’arrive pas à devenir Humanité." ... d'où l'importance vitale de se lever pour oser affirmer et agir pour que "Place à l'Humanité !".
Billet
Entretien avec Cynthia Fleury : « La fabrique de la dignité est l’affaire de tous »
Entretien avec Cynthia Fleury : « La fabrique de la dignité est l’affaire de tous »
Rédacteur
Odile Kouteynikoff
Résumé
Spécialiste du soin, la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury s’inquiète, dans son dernier essai, d’une certaine banalisation de l’indignité. Elle appelle à dépasser l’indignation pour repenser une politique de la dignité.
Géniales poussières d'étoiles
Géniales poussières d'étoiles
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Ils nous ont quitté presque en même temps. Tous deux astrophysiciens, chercheurs et pédagogues, humanistes et lanceurs d’alerte. Tous deux d’une curiosité inlassable face aux mystères de l’Univers. L’un est très connu, Hubert Reeves. L’autre, François Roddier, le sera demain.
Billet
Après une carrière d’astrophysicien, François Roddier a écrit un livre magistral « Thermodynamique de l'évolution. Un essai de thermo-bio-sociologie » (Parole éditions, 2012). Un livre certes ardu, mais où de page en page sa fulgurante pensée pétille comme une pluie d’étoiles filantes. Avec lui on comprend que tout obéit au second principe de thermodynamique, celui qui spécifie (je simplifie !) que dans un système clos toute transformation dissipe le niveau d’énergie de façon irréversible. Tout, car François Roddier démontre que ce qui est vrai pour l’énergie l’est aussi pour les galaxies, la génétique, la monnaie, les datas numériques, la société de surconsommation, la guerre … et la chute de l’Empire Romain.
Dès lors il nous alerte : il nous faut impérativement diminuer notre taux de dissipation de l'énergie, de matières et de produits inutiles. Renoncer au veau d’or de la croissance immodérée. Dépasser le dogme dissipateur de la compétition pour, d'un commun accord, passer à la coopération.
La figure tutélaire d’Hubert Reeves nous est plus familière. Une barbe de druide, une voix unique et chantante de vieux sage qui serait tombé sur Terre à bord d’une facétieuse météorite. Lui aussi nous a raconté une autre et incroyable vérité scientifique : nous sommes tous des poussières d’étoiles.
Tous nos atomes, sans exception, ont été créés au sein d’incroyables forges stellaires. Chacun des 7 x 10^27 (7 milliards de milliards de milliards !) atomes qui composent notre corps ont été formés soit quelques minutes après le Big Bang, soit dans le cœur d'étoiles mortes bien avant la naissance du Soleil. La moitié des atomes de notre corps proviendraient même de l'univers au-delà de notre galaxie, la Voie lactée. Nous sommes donc tous, en partie, des migrants. Des migrants intergalactiques …
Poussières d’étoiles repartis vers les étoiles, Hubert Reeves et François Roddier nous laissent une vertigineuse leçon d’humilité et de sagesse : nous, les humains qui nous croyons toujours être des dieux, devons enfin comprendre que le futur de la vie sur Terre est lié aux lois de la thermodynamique, tant pour le climat que pour la matière et l’énergie. Mais tout n’est pas déterminisme : ces lois fixent les limites à l’intérieur desquelles nous pouvons et devons agir.
Je fus frappé, ayant eu la chance de les rencontrer tous les deux, de leur simplicité et de leur gentillesse, génies bienveillants toujours capables, au soir de leur vie, d’émerveillements enfantins face au spectacle du ballet des galaxies et de l’oiseau sur une branche.
Ils ont su éclairer les ténèbres sidéraux, peuplés de stupéfiants objets célestes, emplis de matière noire et sombre, régis par des forces encore mystérieuses. Et réussir, pour notre bonheur, à relier astrophysique et poésie comme dans ces vers de René Char : « Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté ».
Billet d'humeur à paraître dans la revue 'La Maison Ecologique" n° 138 nov-déc 2023 - v 231023c
Dès lors il nous alerte : il nous faut impérativement diminuer notre taux de dissipation de l'énergie, de matières et de produits inutiles. Renoncer au veau d’or de la croissance immodérée. Dépasser le dogme dissipateur de la compétition pour, d'un commun accord, passer à la coopération.
La figure tutélaire d’Hubert Reeves nous est plus familière. Une barbe de druide, une voix unique et chantante de vieux sage qui serait tombé sur Terre à bord d’une facétieuse météorite. Lui aussi nous a raconté une autre et incroyable vérité scientifique : nous sommes tous des poussières d’étoiles.
Tous nos atomes, sans exception, ont été créés au sein d’incroyables forges stellaires. Chacun des 7 x 10^27 (7 milliards de milliards de milliards !) atomes qui composent notre corps ont été formés soit quelques minutes après le Big Bang, soit dans le cœur d'étoiles mortes bien avant la naissance du Soleil. La moitié des atomes de notre corps proviendraient même de l'univers au-delà de notre galaxie, la Voie lactée. Nous sommes donc tous, en partie, des migrants. Des migrants intergalactiques …
Poussières d’étoiles repartis vers les étoiles, Hubert Reeves et François Roddier nous laissent une vertigineuse leçon d’humilité et de sagesse : nous, les humains qui nous croyons toujours être des dieux, devons enfin comprendre que le futur de la vie sur Terre est lié aux lois de la thermodynamique, tant pour le climat que pour la matière et l’énergie. Mais tout n’est pas déterminisme : ces lois fixent les limites à l’intérieur desquelles nous pouvons et devons agir.
Je fus frappé, ayant eu la chance de les rencontrer tous les deux, de leur simplicité et de leur gentillesse, génies bienveillants toujours capables, au soir de leur vie, d’émerveillements enfantins face au spectacle du ballet des galaxies et de l’oiseau sur une branche.
Ils ont su éclairer les ténèbres sidéraux, peuplés de stupéfiants objets célestes, emplis de matière noire et sombre, régis par des forces encore mystérieuses. Et réussir, pour notre bonheur, à relier astrophysique et poésie comme dans ces vers de René Char : « Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté ».
Billet d'humeur à paraître dans la revue 'La Maison Ecologique" n° 138 nov-déc 2023 - v 231023c
L'extrême-droite et le piège de "l'écologie de bon sens"
L'extrême-droite et le piège de "l'écologie de bon sens"
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Tous deux parus dans Le Monde en août 2023, deux pertinents articles - une analyse politique du journaliste Clément Guillou et une tribune de Noël Mamère - ont mis l'accent sur un risque politique majeur : voir l'extrême-droite s'emparer de l'écologie après avoir préempté l'immigration ...
Billet
La thèse de ces deux textes est identique : le RN est arrivé à un plafond sur son thème de prédilection, l'immigration, un si efficace argument marketing électoral que la droite dure (= la concurrence) le reprend sans complexe ni scrupules.
Pour progresser (= avoir de nouvelle part de marché) il lui faut conquérir de nouveaux électeurs (= nouveaux clients), donc diversifier son discours (= ses produits d'appel).
Or l'écologie est sur le devant médiatique, mais elle suscite évidemment des réticences au changement allant jusqu'au nimby et une très humaine inquiétude face à l'avenir.
Tout en caricaturant jusqu'au simplisme une écologie assénée comme "punitive", il est dès lors facile au RN de lui opposer une "écologie du bon sens", c'est-à-dire du terroir, des traditions, du "made in france" et de la "terre qui ne ment pas" ... ce qui permet au passage d'habiller de vert la chasse-qui-protège-la-nature et le nucléaire-qui-n'emet-pas-de-CO2.
Cette stratégie a le mérite de s'adresser au plus grand nombre, y compris à ceux qui ne se retrouvait pas dans certaines positions du RN ... et donc de pouvoir capter les quelques % qui manquent au RN et à son égérie pour conquérir le pouvoir.
Riposter à ces messages simplistes n'est pas facile. Il n'y en effet pas d'écologie sans complexité, ni de solutions sans compromis acceptables permettant de passer d'une situation de "blocage sur place" à celle du "possible en chemin".
Un tel processus est exigeant, insatisfaisant à court terme mais il permet de cranter des avancées significatives.
Mais il est difficile, car il refuse les pièges du slogan caricatural et du buzz à tout prix.
A télecharger :
Pour progresser (= avoir de nouvelle part de marché) il lui faut conquérir de nouveaux électeurs (= nouveaux clients), donc diversifier son discours (= ses produits d'appel).
Or l'écologie est sur le devant médiatique, mais elle suscite évidemment des réticences au changement allant jusqu'au nimby et une très humaine inquiétude face à l'avenir.
Tout en caricaturant jusqu'au simplisme une écologie assénée comme "punitive", il est dès lors facile au RN de lui opposer une "écologie du bon sens", c'est-à-dire du terroir, des traditions, du "made in france" et de la "terre qui ne ment pas" ... ce qui permet au passage d'habiller de vert la chasse-qui-protège-la-nature et le nucléaire-qui-n'emet-pas-de-CO2.
Cette stratégie a le mérite de s'adresser au plus grand nombre, y compris à ceux qui ne se retrouvait pas dans certaines positions du RN ... et donc de pouvoir capter les quelques % qui manquent au RN et à son égérie pour conquérir le pouvoir.
Riposter à ces messages simplistes n'est pas facile. Il n'y en effet pas d'écologie sans complexité, ni de solutions sans compromis acceptables permettant de passer d'une situation de "blocage sur place" à celle du "possible en chemin".
Un tel processus est exigeant, insatisfaisant à court terme mais il permet de cranter des avancées significatives.
Mais il est difficile, car il refuse les pièges du slogan caricatural et du buzz à tout prix.
A télecharger :
- l'article de Clément Guillou "le RN veut tirer parti de l'écologie" parue dans Le Monde du 13 août 2023
- la tribune de Noël Mamère "L’« écologie du bon sens » de l’extrême droite est un danger" parue dans Le Monde du 24 août 2023
La puissance de la douceur ! Un discours décapant de Marie Toussaint
La puissance de la douceur ! Un discours décapant de Marie Toussaint
Rédacteur
Patrick Viveret
Résumé
Aux Jounées d'été des écologistes, Marie Toussaint élue comme tête de listes des écologistes pour les élections européennes a prononcé un discours rare dans l'univers politique sur "la puisssance de la douceur" ...
Billet
Son discours sur la puissance de la douceur interpelle la droite mais aussi à un autre niveau la gauche ...
Le scénario énergétique CLEVER pour l'Europe
Le scénario énergétique CLEVER pour l'Europe
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Voir ci-dessous l'article de Perine Mouterde paru dans Le Monde daté du 7 juin 2023
Billet
Article de Périne Mouterde, Le Monde daté 7 juin 2023
Inverser la tendance pour faire en sorte que la sobriété soit le point de départ, et non la variable d’ajustement, des politiques climatiques. Tel est l’objectif de l’association française négaWatt et de ses partenaires, qui ont présenté, lundi 5 juin depuis Bruxelles, un nouveau scénario de transition énergétique européen. Grâce à la sobriété, mais aussi à l’efficacité et aux renouvelables, cette trajectoire, baptisée Clever (« A Collaborative Low Energy Vision for the European Region »), entend proposer une voie pour décarboner l’Europe tout en répondant aux exigences en matière de sécurité d’approvisionnement et de soutenabilité du système (consommation des ressources, protection de la biodiversité…).
Pour y parvenir, négaWatt et ses vingt-six partenaires (universités, think tanks, centres de recherche, ONG…) de vingt et un pays européens placent au centre de leur modélisation la question de la demande. « Historiquement, les politiques pour le climat se sont concentrées sur l’offre, rappelle Stephane Bourgeois, responsable des politiques européennes à négaWatt. Peu à peu, on a essayé de pousser pour que l’efficacité énergétique soit prise en compte. Aujourd’hui, pour que l’Union européenne [UE] atteigne ses objectifs, il est temps d’ajouter un levier et que la sobriété passe au premier plan. »
Jusqu’à présent, les progrès en matière d’efficacité ont été en grande partie annulés par l’absence d’efforts de sobriété : les voitures consomment par exemple moins de carburant, mais sont aussi toujours plus grosses, plus lourdes et parcourent plus de kilomètres. Or, au cours des vingt prochaines années, l’UE va devoir faire deux fois plus pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre que ce qu’elle a réalisé lors des trente dernières années. La crise énergétique inédite de l’hiver a aussi mis au centre de l’attention le sujet de la sobriété, faisant chuter la consommation de gaz (– 17,7 % entre août 2022 et mars 2023, selon Eurostat) et d’électricité au sein de l’UE.
Baisse de la consommation de 55 %
Après quatre années de travaux et en se fondant sur une trentaine de scénarios nationaux, les auteurs du rapport publié lundi estiment possible de viser une baisse de la consommation d’énergie finale de l’UE de 50 % à 55 % en 2050, par rapport à 2019 – en France, la stratégie nationale bas carbone prévoit déjà une diminution de 40 % de la consommation d’énergie en trente ans. Les efforts de sobriété contribueraient à hauteur de 20 % à 30 % à cette baisse, le reste étant lié à l’efficacité. Les secteurs du bâtiment, des transports et de l’industrie seraient les principaux concernés.
« Pour nous, la sobriété ne consiste pas à demander aux citoyens de modifier leurs comportements, mais bien à mettre en place les politiques et les infrastructures pour que les consommateurs puissent changer leurs pratiques, insiste Stephane Bourgeois. Quand on interroge les cyclistes à Copenhague, au Danemark, la majorité disent prendre leur vélo parce que c’est plus facile et plus rapide, pas pour des raisons écologiques. »
Une fois les besoins définis, les organisations du réseau Clever se sont penchées sur les moyens de production nécessaires. Elles estiment qu’un mix 100 % renouvelables pourra permettre de répondre à la demande à l’horizon 2050, en s’appuyant en premier lieu sur l’éolien terrestre et en mer, puis principalement sur le solaire photovoltaïque et la biomasse. « Les cibles à 2030 en matière de renouvelables sont déjà très ambitieuses et n’ont pas besoin d’être rehaussées, mais elles doivent être mises en œuvre à l’échelle nationale », expliquent les auteurs du scénario.
Peser sur les politiques européennes
Concernant les bioénergies, la trajectoire prévoit essentiellement une hausse de la production de biogaz à partir de déchets et de résidus de culture, sans terres arables dédiées. La biomasse extraite des forêts demeure constante. Alors que plusieurs pays européens ont annoncé leur intention de se tourner vers le nucléaire pour décarboner leur économie, les membres de Clever notent que les projets de nouvelles centrales ne pourront contribuer à réduire les émissions avant 2040.
Leur trajectoire permettrait de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de l’Europe de 90 % d’ici à 2040, tout en limitant les objectifs d’absorption du carbone par les forêts, leur rôle en tant que puits de carbone étant fragilisé par les effets du dérèglement climatique. Ce scénario, s’il était appliqué, serait également compatible avec l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris pour le climat, qui vise à limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Avec cette proposition, ce réseau d’organisations entend peser sur les politiques énergétiques et climatiques européennes qui seront décidées au cours des prochaines années. Alors que l’adoption du plan « Fit for 55 », visant à atteindre une baisse de 55 % des émissions en 2030, est en train d’être finalisée – différents textes sont encore en cours de négociation –, l’UE va devoir s’atteler rapidement à de nouvelles cibles pour l’horizon 2040. « L’Europe a besoin de lancer un nouveau cycle, la Commission a lancé des consultations sur 2040… Ce scénario arrive à un moment intéressant et apporte une vision claire sur ce qu’il faudrait faire à cet horizon, en adoptant une approche systémique », insiste Stephane Bourgeois.
Inverser la tendance pour faire en sorte que la sobriété soit le point de départ, et non la variable d’ajustement, des politiques climatiques. Tel est l’objectif de l’association française négaWatt et de ses partenaires, qui ont présenté, lundi 5 juin depuis Bruxelles, un nouveau scénario de transition énergétique européen. Grâce à la sobriété, mais aussi à l’efficacité et aux renouvelables, cette trajectoire, baptisée Clever (« A Collaborative Low Energy Vision for the European Region »), entend proposer une voie pour décarboner l’Europe tout en répondant aux exigences en matière de sécurité d’approvisionnement et de soutenabilité du système (consommation des ressources, protection de la biodiversité…).
Pour y parvenir, négaWatt et ses vingt-six partenaires (universités, think tanks, centres de recherche, ONG…) de vingt et un pays européens placent au centre de leur modélisation la question de la demande. « Historiquement, les politiques pour le climat se sont concentrées sur l’offre, rappelle Stephane Bourgeois, responsable des politiques européennes à négaWatt. Peu à peu, on a essayé de pousser pour que l’efficacité énergétique soit prise en compte. Aujourd’hui, pour que l’Union européenne [UE] atteigne ses objectifs, il est temps d’ajouter un levier et que la sobriété passe au premier plan. »
Jusqu’à présent, les progrès en matière d’efficacité ont été en grande partie annulés par l’absence d’efforts de sobriété : les voitures consomment par exemple moins de carburant, mais sont aussi toujours plus grosses, plus lourdes et parcourent plus de kilomètres. Or, au cours des vingt prochaines années, l’UE va devoir faire deux fois plus pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre que ce qu’elle a réalisé lors des trente dernières années. La crise énergétique inédite de l’hiver a aussi mis au centre de l’attention le sujet de la sobriété, faisant chuter la consommation de gaz (– 17,7 % entre août 2022 et mars 2023, selon Eurostat) et d’électricité au sein de l’UE.
Baisse de la consommation de 55 %
Après quatre années de travaux et en se fondant sur une trentaine de scénarios nationaux, les auteurs du rapport publié lundi estiment possible de viser une baisse de la consommation d’énergie finale de l’UE de 50 % à 55 % en 2050, par rapport à 2019 – en France, la stratégie nationale bas carbone prévoit déjà une diminution de 40 % de la consommation d’énergie en trente ans. Les efforts de sobriété contribueraient à hauteur de 20 % à 30 % à cette baisse, le reste étant lié à l’efficacité. Les secteurs du bâtiment, des transports et de l’industrie seraient les principaux concernés.
« Pour nous, la sobriété ne consiste pas à demander aux citoyens de modifier leurs comportements, mais bien à mettre en place les politiques et les infrastructures pour que les consommateurs puissent changer leurs pratiques, insiste Stephane Bourgeois. Quand on interroge les cyclistes à Copenhague, au Danemark, la majorité disent prendre leur vélo parce que c’est plus facile et plus rapide, pas pour des raisons écologiques. »
Une fois les besoins définis, les organisations du réseau Clever se sont penchées sur les moyens de production nécessaires. Elles estiment qu’un mix 100 % renouvelables pourra permettre de répondre à la demande à l’horizon 2050, en s’appuyant en premier lieu sur l’éolien terrestre et en mer, puis principalement sur le solaire photovoltaïque et la biomasse. « Les cibles à 2030 en matière de renouvelables sont déjà très ambitieuses et n’ont pas besoin d’être rehaussées, mais elles doivent être mises en œuvre à l’échelle nationale », expliquent les auteurs du scénario.
Peser sur les politiques européennes
Concernant les bioénergies, la trajectoire prévoit essentiellement une hausse de la production de biogaz à partir de déchets et de résidus de culture, sans terres arables dédiées. La biomasse extraite des forêts demeure constante. Alors que plusieurs pays européens ont annoncé leur intention de se tourner vers le nucléaire pour décarboner leur économie, les membres de Clever notent que les projets de nouvelles centrales ne pourront contribuer à réduire les émissions avant 2040.
Leur trajectoire permettrait de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de l’Europe de 90 % d’ici à 2040, tout en limitant les objectifs d’absorption du carbone par les forêts, leur rôle en tant que puits de carbone étant fragilisé par les effets du dérèglement climatique. Ce scénario, s’il était appliqué, serait également compatible avec l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris pour le climat, qui vise à limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Avec cette proposition, ce réseau d’organisations entend peser sur les politiques énergétiques et climatiques européennes qui seront décidées au cours des prochaines années. Alors que l’adoption du plan « Fit for 55 », visant à atteindre une baisse de 55 % des émissions en 2030, est en train d’être finalisée – différents textes sont encore en cours de négociation –, l’UE va devoir s’atteler rapidement à de nouvelles cibles pour l’horizon 2040. « L’Europe a besoin de lancer un nouveau cycle, la Commission a lancé des consultations sur 2040… Ce scénario arrive à un moment intéressant et apporte une vision claire sur ce qu’il faudrait faire à cet horizon, en adoptant une approche systémique », insiste Stephane Bourgeois.
Les 3 messages d'Éric Piolle aux écolos
Les 3 messages d'Éric Piolle aux écolos
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Aux Journées d'Été des Ecologistes (JDE 2023) au Havre, le maire de Grenoble, Eric Piolle, a délivré trois messages aux militants écologistes présents. Trois messages pragmatiques issus de son expérience de 2 campagnes électorales gagnées et, depuis 2014, de 9 ans de gestion d'une grande ville à la tête d'une coalition très large.
Billet
Les 3 messages d'Eric Piolle :
1) Nous devons prendre des risques
Nous n'avons pas de "candidat naturel" comme le RN en dispose avec Marine Le Pen : elle n'a plus à prendre de risques pour assurer sa notoriété, et moins elle en prend, plus elle monte ...
Les écolos, eux, ne sont pas du tout sur le même plan : pour grandir électoralement ils doivent prendre des risques dans ce qu'ils proposent.
2) Nous ne sommes pas des lanceurs d'alerte
Chacun dans son rôle : on ne peut pas à la fois être des lanceurs d'alerte et un parti qui revendique le pouvoir, ce qui implique, pour avancer, de rechercher des compromis évidement insatisfaisants, des alliances pragmatiques sans bien sûr perdre son âme.
Nous devons donc assumer de ne plus être des lanceurs d'alerte, mais des alliés des lanceurs d'alerte.
3) Nous devons assumer une vraie solidarité d'équipe
Dans EELV, chacun pense qu'il peut dire et faire ce qu'il veut ... Or comme dans une équipe sportive, ce n'est comme cela que l'on gagne. Il faut assumer une entière solidarité d'équipe, donc assumer ce que l'on pense être des erreurs. Mais il faut avant la prise de décision qu'elle soit débattue, partagée en équipe. Accepter que la décision finale prise ne nous convienne pas, mais ensuite l'assumer sans savonner la planche ni se répandre en petites phrases ...
Commentaire personnel :
Trois messages effectivement pragmatiques, qui ont "piqué" sans doute certains participants. Mais si l'objectif est bien, pour un parti politique tel que EELV, de "prendre le pouvoir" il faut accepter ce pragmatisme tout en restant ferme sur les valeurs.
1) Nous devons prendre des risques
Nous n'avons pas de "candidat naturel" comme le RN en dispose avec Marine Le Pen : elle n'a plus à prendre de risques pour assurer sa notoriété, et moins elle en prend, plus elle monte ...
Les écolos, eux, ne sont pas du tout sur le même plan : pour grandir électoralement ils doivent prendre des risques dans ce qu'ils proposent.
2) Nous ne sommes pas des lanceurs d'alerte
Chacun dans son rôle : on ne peut pas à la fois être des lanceurs d'alerte et un parti qui revendique le pouvoir, ce qui implique, pour avancer, de rechercher des compromis évidement insatisfaisants, des alliances pragmatiques sans bien sûr perdre son âme.
Nous devons donc assumer de ne plus être des lanceurs d'alerte, mais des alliés des lanceurs d'alerte.
3) Nous devons assumer une vraie solidarité d'équipe
Dans EELV, chacun pense qu'il peut dire et faire ce qu'il veut ... Or comme dans une équipe sportive, ce n'est comme cela que l'on gagne. Il faut assumer une entière solidarité d'équipe, donc assumer ce que l'on pense être des erreurs. Mais il faut avant la prise de décision qu'elle soit débattue, partagée en équipe. Accepter que la décision finale prise ne nous convienne pas, mais ensuite l'assumer sans savonner la planche ni se répandre en petites phrases ...
Commentaire personnel :
Trois messages effectivement pragmatiques, qui ont "piqué" sans doute certains participants. Mais si l'objectif est bien, pour un parti politique tel que EELV, de "prendre le pouvoir" il faut accepter ce pragmatisme tout en restant ferme sur les valeurs.
Manifeste anti-oppression publié lors de l'université d' été des mouvements sociaux et solidaires
Manifeste anti-oppression publié lors de l'université d' été des mouvements sociaux et solidaires
Rédacteur
Elisabeth Gleizes
Résumé
Pendant cette Université de l'UEMSS 2023, un groupe "anti oppression" a été constitué, ses membres étaient identifiables par le port d'une chasuble violette et les participants en ont été informés.
Mise à disposition, pour information du manifeste et de la grille d'observation.
Mise à disposition, pour information du manifeste et de la grille d'observation.
Mother Nature et Apple
Mother Nature et Apple
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Subtil et créatif chef d'oeuvre de greenwashing publicitaire, Mother Nature débarque en contrôleuse pointilleuse du "net zero carbone" dans la dernière pub d'Apple !
Une pub-récit aussi géniale que la fameuse pub d'Apple pour le lancement du premier Mac, où l'entreprise californienne s’érigeait - en 1984 ! - en féminine Spartacus armée du Mac contre un futur Orwellien.
Mais cette fois-ci, le récit est volontairement sobre, écologie oblige : Un lieu unique, une salle de réunion assez banale mais lumineuse et un seul et minimaliste effet spécial dans les toutes dernières secondes.
Petit essai de décryptage ...
Une pub-récit aussi géniale que la fameuse pub d'Apple pour le lancement du premier Mac, où l'entreprise californienne s’érigeait - en 1984 ! - en féminine Spartacus armée du Mac contre un futur Orwellien.
Mais cette fois-ci, le récit est volontairement sobre, écologie oblige : Un lieu unique, une salle de réunion assez banale mais lumineuse et un seul et minimaliste effet spécial dans les toutes dernières secondes.
Petit essai de décryptage ...
Billet
Visionnez la pub avant lecture de ce billet (sous-titres en français). : sur YouTube ou sur
le site d'Apple
Cette longue pub (5'17) est construite comme un récit, ou plutôt un conte. Et comme dans tout bonne histoire, il y a deux héros que tout au départ oppose : une femme noire symbolisant Mother Nature (la Nature est diversité) aux formes épanouies (la Nature est généreuse). Elle se révèle comptable impitoyable de nos dégâts écologiques (pour elle les lois de la Nature sont indépassables sous peine de déficits, donc de faillite). Mais la Nature saura nous remercier de notre écoute et de nos actions : son sourire final est bienveillant.
Le second héros est le PDG d'Apple, Tim Cook en personne, qui joue son propre rôle. Un patron modeste au milieu de son équipe et non en haut d'une tour panoramique. Grand patron puissant mais petit garçon tremblant face à Mother Nature. Humble mais responsable. Le message est clair : Tim Cook est l'anti Elon Musk.
Et comme dans toute bonne histoire les moments de tension alternent avec des moments drôles, voire vraiment géniaux : Henry David Thoreau en assistant de Mère Nature, il fallait oser !
Juste quelques secondes sur les produits nouveaux Apple, 3 montres connectées, premiers produits "net zero carbon". Juste un regard sur leur écrin, telles des précieux bijoux : inutile d'en dire plus, le désir implique le mystère et la découverte.
Bien sûr tout devrait opposer ces deux héros, la gentille Gaïa et le méchant patron d'une Gafam.
Ils se jaugent du regard à la fin du récit - sept très longues secondes, un duel de fin de western mais sans armes. Bien sûr ils ne vont pas aller jusqu'au baiser final hollywoodien (!) mais ils se quittent sur un contrat moral bien plus sérieux : Mother Nature accorde sa confiance à Tim, Tim s'engage auprès de Mother Nature qu'Apple et lui mettront tout en œuvre pour la mériter. Et Apple sauvera la Terre.
Enfin , tout conte digne de ce nom ayant une morale, la plante verte desséchée hativement planquée de Mère Nature au tout début de la réunion ressuscite, un message subtilement repris dans le logo final ... où une petite feuille noire (le charbon, le pétrole) laisse place sur le pomme d'Apple à un vert printanier. Celui de la petite feuille verte du logo Apple arc-en-ciel original :
La boucle est ainsi bouclée : Apple a combattu la terrifiante tromperie (TRUMperie ...) du message orwellien de 1984 : "La guerre c’est la paix - La liberté c’est l’esclavage - L’ignorance c’est la force".
Puis, 40 ans plus tard, ayant généreusement donné la puissance informatique à des milliards d'humains, Apple combat un autre risque systémique, les bouleversements du climat. Sans renoncer aux plaisirs addictifs du consumérisme et des merveilleux objets numériques inutiles.
Chapeau les créatifs d'Apple : un chef d’œuvre de green-washing, allant, subtile astuce, jusqu'à dénoncer le ... green-washing : "Tout le monde veut planter des arbres !" réplique sèchement Mother Nature à qui il ne faut pas la faire, ni lui expliquer la photosynthèse !
Un conte, ou plutôt un tour de magie qui nous fait croire que le seul but de l'entreprise Apple est le fameux "net zero carbone" et non ses profits. Exit ses 3000 milliards de dollars de première capitalisation mondiale et ses hallucinantes marges bénéficiaires.
Un conte faussement moral, qui nous démontre aussi que la multiplication des objets hyper-techno et connectés pourra se faire sans altérer la Nature, donc en accroissant les chiffres d'affaire.
Un récit qui ne dit rien, évidemment, de ce qui serait une vraie révolution : un PC facilement réparable, auto-configurable exactement selon ses besoins, facilement évolutif, réduisant ainsi l’obsolescence, les matières premières, la consommation d'énergie ... et les marges bénéficiaires.
Cette longue pub (5'17) est construite comme un récit, ou plutôt un conte. Et comme dans tout bonne histoire, il y a deux héros que tout au départ oppose : une femme noire symbolisant Mother Nature (la Nature est diversité) aux formes épanouies (la Nature est généreuse). Elle se révèle comptable impitoyable de nos dégâts écologiques (pour elle les lois de la Nature sont indépassables sous peine de déficits, donc de faillite). Mais la Nature saura nous remercier de notre écoute et de nos actions : son sourire final est bienveillant.
Le second héros est le PDG d'Apple, Tim Cook en personne, qui joue son propre rôle. Un patron modeste au milieu de son équipe et non en haut d'une tour panoramique. Grand patron puissant mais petit garçon tremblant face à Mother Nature. Humble mais responsable. Le message est clair : Tim Cook est l'anti Elon Musk.
Et comme dans toute bonne histoire les moments de tension alternent avec des moments drôles, voire vraiment géniaux : Henry David Thoreau en assistant de Mère Nature, il fallait oser !
Juste quelques secondes sur les produits nouveaux Apple, 3 montres connectées, premiers produits "net zero carbon". Juste un regard sur leur écrin, telles des précieux bijoux : inutile d'en dire plus, le désir implique le mystère et la découverte.
Bien sûr tout devrait opposer ces deux héros, la gentille Gaïa et le méchant patron d'une Gafam.
Ils se jaugent du regard à la fin du récit - sept très longues secondes, un duel de fin de western mais sans armes. Bien sûr ils ne vont pas aller jusqu'au baiser final hollywoodien (!) mais ils se quittent sur un contrat moral bien plus sérieux : Mother Nature accorde sa confiance à Tim, Tim s'engage auprès de Mother Nature qu'Apple et lui mettront tout en œuvre pour la mériter. Et Apple sauvera la Terre.
Enfin , tout conte digne de ce nom ayant une morale, la plante verte desséchée hativement planquée de Mère Nature au tout début de la réunion ressuscite, un message subtilement repris dans le logo final ... où une petite feuille noire (le charbon, le pétrole) laisse place sur le pomme d'Apple à un vert printanier. Celui de la petite feuille verte du logo Apple arc-en-ciel original :
La boucle est ainsi bouclée : Apple a combattu la terrifiante tromperie (TRUMperie ...) du message orwellien de 1984 : "La guerre c’est la paix - La liberté c’est l’esclavage - L’ignorance c’est la force".
Puis, 40 ans plus tard, ayant généreusement donné la puissance informatique à des milliards d'humains, Apple combat un autre risque systémique, les bouleversements du climat. Sans renoncer aux plaisirs addictifs du consumérisme et des merveilleux objets numériques inutiles.
Chapeau les créatifs d'Apple : un chef d’œuvre de green-washing, allant, subtile astuce, jusqu'à dénoncer le ... green-washing : "Tout le monde veut planter des arbres !" réplique sèchement Mother Nature à qui il ne faut pas la faire, ni lui expliquer la photosynthèse !
Un conte, ou plutôt un tour de magie qui nous fait croire que le seul but de l'entreprise Apple est le fameux "net zero carbone" et non ses profits. Exit ses 3000 milliards de dollars de première capitalisation mondiale et ses hallucinantes marges bénéficiaires.
Un conte faussement moral, qui nous démontre aussi que la multiplication des objets hyper-techno et connectés pourra se faire sans altérer la Nature, donc en accroissant les chiffres d'affaire.
Un récit qui ne dit rien, évidemment, de ce qui serait une vraie révolution : un PC facilement réparable, auto-configurable exactement selon ses besoins, facilement évolutif, réduisant ainsi l’obsolescence, les matières premières, la consommation d'énergie ... et les marges bénéficiaires.
Patrick Viveret sur France Inter sur la"radicalité créatrice"
Patrick Viveret sur France Inter sur la"radicalité créatrice"
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Patrick VIVERET était le 9 juin l'invité de l’émission de France Inter « une semaine en France »
L'occasion d’évoquer plusieurs questionnements très actuels, dont les enjeux de « radicalité créatrice ».
Billet
Disponible en podcast sur site de Radio-France, 41 mn.
Extraits :
"L'un des grands problèmes quand on ne croise pas l'émotion avec le discernement, avec l'intelligence, c'est que l'émotion est binaire. Sans inteligence émotionelle on bascule dans l'amalgame".
"La violence vient souvent du fait que les conflits n'ont pas pu être construits suffisament tôt."
"Je parle de la société civique et non de la société civile, car [la société civique] est la partie de la société civile qui est clairement dans une perspective transformatrice (..) Elle est politique au sens fort du terme mais dans un autre rapport au pouvoir, celui du pouvoir de création démultiplié par la coopération et non du pouvoir de conquête et de domination."
Extraits :
"L'un des grands problèmes quand on ne croise pas l'émotion avec le discernement, avec l'intelligence, c'est que l'émotion est binaire. Sans inteligence émotionelle on bascule dans l'amalgame".
"La violence vient souvent du fait que les conflits n'ont pas pu être construits suffisament tôt."
"Je parle de la société civique et non de la société civile, car [la société civique] est la partie de la société civile qui est clairement dans une perspective transformatrice (..) Elle est politique au sens fort du terme mais dans un autre rapport au pouvoir, celui du pouvoir de création démultiplié par la coopération et non du pouvoir de conquête et de domination."
Penser la simplexité ?
Penser la simplexité ?
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
L'art de la simplexité, joli mot-valise reliant simplicité et complexité, peut-il nous aider à agir et à mieux coopérer ?
Billet
Face à des phénomènes que l'on ne peut appréhender qu'en analysant leurs interactions multiples et souvent non-linéaires, on se heurte très vite à un "mur de complexité", et les tentatives simplification de la complexité ne suffisent pas : elles confinent souvent au simplisme.
Par exemple la complexité des causes, des paramètres géoclimatiques et des conséquences liées aux bouleversements du climat peut avoir un effet de sidération. Comment appréhender de façon simple ces phénomènes et risques complexes ? Que faire face à l'urgence d'agir, à quel rythme et à quel niveau ? Et quelles conséquences imprévues pourraient générer ces actions ?
Alain Berthoz, professeur au Collège de France, nous invite à regarder comment la nature aborde cette difficulté par une approche combinant complexité et simplcité, la simplexité afin de saisir la voie la plus efficiente, et surtout à la rendre lisible au plus grand nombre : "La simplexité est l’art de rendre simples, lisibles, compréhensibles les choses complexes. C'est une notion émergente et un domaine d'étude nouveau en systémique, ingénierie et neurosciences." (Wikipedia)
Selon Alain Berthoz, "la simplification ne permet pas en général de résoudre des problèmes extrêmement 3 compliqués dans lesquels de nombreux paramètres sont à prendre en compte, où l’on n’a pas le temps d’anticiper en sollicitant son expérience… Simplifier ne suffit pas, il faut intégrer et mettre en relation un grand nombre de connaissances, d’éléments, de modules variés permettant le mouvement et l’analyse. Des problèmes très difficiles deviennent ainsi plus simples à résoudre si l’on change la façon de les poser, ce qui est une procédure simplexe …"
Par exemple, indique Alain Berthoz, pour éviter un projectile qui se rapproche de nous, le cerveau ne calcule pas des distances, processus trop lent. Le cerveau fait le rapport entre la surface de l’objet et sa dilatation dans le champ visuel, ce qui donne directement le temps jusqu’au contact.
Par exemple la complexité des causes, des paramètres géoclimatiques et des conséquences liées aux bouleversements du climat peut avoir un effet de sidération. Comment appréhender de façon simple ces phénomènes et risques complexes ? Que faire face à l'urgence d'agir, à quel rythme et à quel niveau ? Et quelles conséquences imprévues pourraient générer ces actions ?
Alain Berthoz, professeur au Collège de France, nous invite à regarder comment la nature aborde cette difficulté par une approche combinant complexité et simplcité, la simplexité afin de saisir la voie la plus efficiente, et surtout à la rendre lisible au plus grand nombre : "La simplexité est l’art de rendre simples, lisibles, compréhensibles les choses complexes. C'est une notion émergente et un domaine d'étude nouveau en systémique, ingénierie et neurosciences." (Wikipedia)
Selon Alain Berthoz, "la simplification ne permet pas en général de résoudre des problèmes extrêmement 3 compliqués dans lesquels de nombreux paramètres sont à prendre en compte, où l’on n’a pas le temps d’anticiper en sollicitant son expérience… Simplifier ne suffit pas, il faut intégrer et mettre en relation un grand nombre de connaissances, d’éléments, de modules variés permettant le mouvement et l’analyse. Des problèmes très difficiles deviennent ainsi plus simples à résoudre si l’on change la façon de les poser, ce qui est une procédure simplexe …"
Par exemple, indique Alain Berthoz, pour éviter un projectile qui se rapproche de nous, le cerveau ne calcule pas des distances, processus trop lent. Le cerveau fait le rapport entre la surface de l’objet et sa dilatation dans le champ visuel, ce qui donne directement le temps jusqu’au contact.
Plan d'action de l'initiative "S’unir pour aller chercher un milliard d’euros"
Plan d'action de l'initiative "S’unir pour aller chercher un milliard d’euros"
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Faisant suite à la réunion initiatrice du 6 juillet à Paris, le plan d'action du projet "Un milliard" initié par Bastien Sibille est soumis à discusion via la plate forme FramaVox (voir lien)
Billet
Extraits du projet de plan d'action :
Objectif 2 : articuler les réseaux existants, “faire avec” et non “faire à la place de” ?
Nombreux sont les réseaux déjà constitués. Nombreuses sont les organisations déjà en place. Notre sujet n’est pas de créer un collectif supplémentaire.
"Notre objectif est d’articuler sur la dimension économique un ensemble de réseaux et d’initiatives pour qu’ils puissent ensemble faire quelque chose qui n’est pas dans leur périmètre habituel : s’unir pour aller chercher un milliard d’euros."
Notre objectif est d’agréger, de façon simple, un grand nombre de réseaux dans une perspective d’action.
Cet objectif, tel que rédigé, pose plusieurs queestions :
A suivre !
Objectif 2 : articuler les réseaux existants, “faire avec” et non “faire à la place de” ?
Nombreux sont les réseaux déjà constitués. Nombreuses sont les organisations déjà en place. Notre sujet n’est pas de créer un collectif supplémentaire.
"Notre objectif est d’articuler sur la dimension économique un ensemble de réseaux et d’initiatives pour qu’ils puissent ensemble faire quelque chose qui n’est pas dans leur périmètre habituel : s’unir pour aller chercher un milliard d’euros."
Notre objectif est d’agréger, de façon simple, un grand nombre de réseaux dans une perspective d’action.
Cet objectif, tel que rédigé, pose plusieurs queestions :
- Uniquement dans le champ de l'ESS ?
- Simplement "articuler" ou bien "agréger" ? Les deux actions sont très différentes !*
- Rechercher un milliard d'euros, mais auprès de qui ? En épargne citoyenne, fonds bancaires, institutionels ?
- Avec quelle mode de redistribution ?
- Pour dez concours vers quels types de projets ?
A suivre !
Quand les syndicats font archipel ...
Quand les syndicats font archipel ...
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Dans un grand entretien dans le 1 hebdo (N°446 du 10 mai 2023), Laurent Berger revient sur le succès de l'unité syndicale contre la réforme des retraites. Où l'on retrouve dans la description de son mode d'organisation beaucoup des traits de nos fondamentaux archipeliques ...
Mais cette unité était fondée sur une volonté défensive, c'est-à-dire sur un refus et sur non une proposition alternative commune.
Cette unité survivra-t-elle à ce qui devrait suivre : une phase de co-construction alternative sur la question des retraites, alors que les désaccords restent considérables entre la retraite à 60 ans (CGT) et un système de retraites universel (CFDT) ?
Mais cette unité était fondée sur une volonté défensive, c'est-à-dire sur un refus et sur non une proposition alternative commune.
Cette unité survivra-t-elle à ce qui devrait suivre : une phase de co-construction alternative sur la question des retraites, alors que les désaccords restent considérables entre la retraite à 60 ans (CGT) et un système de retraites universel (CFDT) ?
Billet
Extrait de l'interview de Laurent Berger :
LB : Depuis sept ou huit ans, nous recueillons sous différentes formes les attentes des salariés à l’égard du syndicalisme. Ce qui en ressort, c’est qu’ils voudraient que les syndicats soient plus influents, plus unis, et moins nombreux. C’est un élément qui a mûri en nous, et a certainement permis de surmonter nos divergences de vues pour constituer ce front syndical. Ensuite, on ne va pas se le cacher, il y a eu une relation humaine très stable et très respectueuse avec mon homologue de la CGT, Philippe Martinez, et une approche commune du travail. Et enfin il y a eu, dès juin 2022, une organisation commune qui s’est mise en place en prévision de cette bataille pour les retraites, avec la promesse de parler d’une voix commune, autour de ce qui nous rassemble, le refus des 64 ans. Ça ne signifie pas qu’on est d’accord sur tout le reste, ou qu’on force les uns et les autres à soutenir la retraite à 60 ans que souhaite la CGT, ou le système de retraites universel que nous prônons à la CFDT ! Mais on parle ensemble, on réagit ensemble, et dans la rue on défile en lien les uns avec les autres. Depuis le 10 janvier, on nous annonce l’explosion de cette intersyndicale. Et depuis le 10 janvier, elle est toujours là, et on sortira ensemble. Le vrai sujet, c’est de savoir si cette maturité qui a été la nôtre, facilitée par des relations humaines anciennes et sincères, pourra se maintenir, si on pourra continuer de ne pas se considérer comme des concurrents permanents et assumer nos accords comme nos désaccords sans en faire des drames.
LB : C’est surtout une alliance sans ambiguïté, sans domination autoritaire de quiconque, où personne n’est obligé de renier ses fondamentaux. Et après ? Je souhaite qu’on travaille ensemble sur des propositions. Pas forcément sur les retraites, sujet sur lequel nos vues sont assez éloignées. Mais sur d’autres sujets comme la qualité de vie, les conditions de travail, la question des salaires. Ce n’est pas une intersyndicale permanente. Il y a des points sur lesquels on n’est pas d’accord.
Cette mobilisation a aussi marqué le grand retour des syndicats dans le jeu démocratique. Pourquoi l’unité intersyndicale a-t-elle fonctionné, en dépit de vos divergences politiques ?
LB : Depuis sept ou huit ans, nous recueillons sous différentes formes les attentes des salariés à l’égard du syndicalisme. Ce qui en ressort, c’est qu’ils voudraient que les syndicats soient plus influents, plus unis, et moins nombreux. C’est un élément qui a mûri en nous, et a certainement permis de surmonter nos divergences de vues pour constituer ce front syndical. Ensuite, on ne va pas se le cacher, il y a eu une relation humaine très stable et très respectueuse avec mon homologue de la CGT, Philippe Martinez, et une approche commune du travail. Et enfin il y a eu, dès juin 2022, une organisation commune qui s’est mise en place en prévision de cette bataille pour les retraites, avec la promesse de parler d’une voix commune, autour de ce qui nous rassemble, le refus des 64 ans. Ça ne signifie pas qu’on est d’accord sur tout le reste, ou qu’on force les uns et les autres à soutenir la retraite à 60 ans que souhaite la CGT, ou le système de retraites universel que nous prônons à la CFDT ! Mais on parle ensemble, on réagit ensemble, et dans la rue on défile en lien les uns avec les autres. Depuis le 10 janvier, on nous annonce l’explosion de cette intersyndicale. Et depuis le 10 janvier, elle est toujours là, et on sortira ensemble. Le vrai sujet, c’est de savoir si cette maturité qui a été la nôtre, facilitée par des relations humaines anciennes et sincères, pourra se maintenir, si on pourra continuer de ne pas se considérer comme des concurrents permanents et assumer nos accords comme nos désaccords sans en faire des drames.
L’intersyndicale unie, c’est un peu la Nupes qui marcherait…
LB : C’est surtout une alliance sans ambiguïté, sans domination autoritaire de quiconque, où personne n’est obligé de renier ses fondamentaux. Et après ? Je souhaite qu’on travaille ensemble sur des propositions. Pas forcément sur les retraites, sujet sur lequel nos vues sont assez éloignées. Mais sur d’autres sujets comme la qualité de vie, les conditions de travail, la question des salaires. Ce n’est pas une intersyndicale permanente. Il y a des points sur lesquels on n’est pas d’accord.
Tissages d'été
Tissages d'été
Rédacteur
Patrick Viveret
Résumé
Au cours de l'été j'ai eu l'occasion d'expérimenter l'intérêt du "tisssage" en circulant parmi plusieurs initiatives qui participent de ce que pourrait être "une alliance mondiale des forces de vie" (lien avec les projets de la pirogue Terra)
Billet
Parmi ces rencontres je note en particulier:
- la rencontre du 6 juillet suite à l'appel lancé par Bastien Sibille afin de donner une ambition de moyens aux acteurs d'une économie transformatrice avec le projet d'un fond d'un milliard d'euros (au moins!); rencontre ouverte par un appel de notre ami résistant et centenaire (tout comme Edgar Morin : Claude Alphandery); appel lu par Claire Thoury présidente du mouvement associatif et l'une des principales animatrices du "pacte pouvoir de vivre":https://mediascitoyens-diois.info/2023/07/un-milliard-deuros-pour-la-transition-juste-nous-resisterons-lettre-de-claude-alphandery/
- les Dialogues en humanité : rencontres internationales sous les arbres du parc de la tête d'or à Lyon dont le thème principal fut la transformation des logiques de guerre et de violences en conflits:https://dialoguesenhumanite.org
- les rencontes "chemin faisant"à Chamonix initiés par Corinne Ducrey. Le thème était celui de l'engagement et réunisssait notamment Dominique Bourg, Belinda Canonne,Laurence Hansen Love, le guide de montagne Blaise Agresti et moi même Patrick Viveret. Camille Etienne aurait dû participer mais elle n'a pas pu participer prise par la tentative du ministre de l'intérieur de dissoudre le collectif des "soulèvements de la Terre" (dissolution heureusement invalidée ensuite par le Conseil d'Etat): https://www.chamonix.fr/actualites/2425-festival-chemin-faisant-s-engager-du-23-au-25-juin-2023.html
-le "summercamp" de l'économie symbiotique initié par Isabelle Delannoy et ouvrant la semaine à Arles du rassemblement "Agir pour le Vivant":https://agirpourlevivant.fr/residences-professionnelles/summercamp-de-leconomie-symbiotique/
- le Copil des "états généraux de l'écologie" au Havre avec un débat intéressant sur le rapport parti-mouvement-ecosytème sur le quel il faudra revenir et ouvrant les journés d'été des écologistes avec notamment le discours étonnant de Marie Tousssaint sur "la puissance de la douceur"(voir billet suivant): https://www.eelv.fr/les-etats-generaux-de-lecologie/
- l'"Université des mouvements sociaux et des solidarités" à Bobigny initiés par Le Crid (plate forme d'organisations de solidarité internationale en France tels le CCFD Terre solidaire et Attac. A noter en particulier une intervention très intéressante de Sophie Binet nouvelle secrétaire générale de la CGT sur le bilan du mouvement des retraites et la suite de l'action de l'Intersyndicale (Journée du 13 octobre).
Par ailleurs échange important avec Carminda Mac Lorin animatrice de Katlizo ()et du projet de "viral open, space" lancé au moment du Covid) sur la préparation d'un forum social mondial sur les Intersections. La préparation de ce forum pourrait être l'occasion, en France, d'un rapprochement entre les Dialogues en humanité, l'association internationale des Convivialistes, Utopia-monde et d'autres initiatives suite à un nouvel appel de notre ami Edgar Morin afin d'éviter la dispersion de nos nos mouvements respectifs. A Bobigny nous étions plusieurs membres de l'archipel des confluences avec notamment Thierry Merle et Pierre-Alain Cardona.
- la rencontre du 6 juillet suite à l'appel lancé par Bastien Sibille afin de donner une ambition de moyens aux acteurs d'une économie transformatrice avec le projet d'un fond d'un milliard d'euros (au moins!); rencontre ouverte par un appel de notre ami résistant et centenaire (tout comme Edgar Morin : Claude Alphandery); appel lu par Claire Thoury présidente du mouvement associatif et l'une des principales animatrices du "pacte pouvoir de vivre":https://mediascitoyens-diois.info/2023/07/un-milliard-deuros-pour-la-transition-juste-nous-resisterons-lettre-de-claude-alphandery/
- les Dialogues en humanité : rencontres internationales sous les arbres du parc de la tête d'or à Lyon dont le thème principal fut la transformation des logiques de guerre et de violences en conflits:https://dialoguesenhumanite.org
- les rencontes "chemin faisant"à Chamonix initiés par Corinne Ducrey. Le thème était celui de l'engagement et réunisssait notamment Dominique Bourg, Belinda Canonne,Laurence Hansen Love, le guide de montagne Blaise Agresti et moi même Patrick Viveret. Camille Etienne aurait dû participer mais elle n'a pas pu participer prise par la tentative du ministre de l'intérieur de dissoudre le collectif des "soulèvements de la Terre" (dissolution heureusement invalidée ensuite par le Conseil d'Etat): https://www.chamonix.fr/actualites/2425-festival-chemin-faisant-s-engager-du-23-au-25-juin-2023.html
-le "summercamp" de l'économie symbiotique initié par Isabelle Delannoy et ouvrant la semaine à Arles du rassemblement "Agir pour le Vivant":https://agirpourlevivant.fr/residences-professionnelles/summercamp-de-leconomie-symbiotique/
- le Copil des "états généraux de l'écologie" au Havre avec un débat intéressant sur le rapport parti-mouvement-ecosytème sur le quel il faudra revenir et ouvrant les journés d'été des écologistes avec notamment le discours étonnant de Marie Tousssaint sur "la puissance de la douceur"(voir billet suivant): https://www.eelv.fr/les-etats-generaux-de-lecologie/
- l'"Université des mouvements sociaux et des solidarités" à Bobigny initiés par Le Crid (plate forme d'organisations de solidarité internationale en France tels le CCFD Terre solidaire et Attac. A noter en particulier une intervention très intéressante de Sophie Binet nouvelle secrétaire générale de la CGT sur le bilan du mouvement des retraites et la suite de l'action de l'Intersyndicale (Journée du 13 octobre).
Par ailleurs échange important avec Carminda Mac Lorin animatrice de Katlizo ()et du projet de "viral open, space" lancé au moment du Covid) sur la préparation d'un forum social mondial sur les Intersections. La préparation de ce forum pourrait être l'occasion, en France, d'un rapprochement entre les Dialogues en humanité, l'association internationale des Convivialistes, Utopia-monde et d'autres initiatives suite à un nouvel appel de notre ami Edgar Morin afin d'éviter la dispersion de nos nos mouvements respectifs. A Bobigny nous étions plusieurs membres de l'archipel des confluences avec notamment Thierry Merle et Pierre-Alain Cardona.
Un graphique sidérant
Un graphique sidérant
Rédacteur
Thierry SALOMON
Résumé
Que dire à ceux qui ne croient toujours pas aux bouleversements du climat, ou qui simplement doutent de la vitesse de son évolution ? Peut-être leur montrer ce graphique :
Billet
Ce graphique a été réalisé par le Copernicus Climate Change Service (C3S) du Centre Européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) qui rétro-analyse le climat mondial de 1940 à nos jours.
Toutes les courbes représentent jour par jour et pour chaque année depuis 1940, l'écart entre la température de l'air sur la planète entière (à 2 m de hauteur) et celle sur la période préindustrielle 1850-1900.
Par exemple si le 20 juillet 2022 la température moyenne du globe est mesuré à 19.3° et que la moyenne des 20 juillet sur 1850-1900 était de 18.0°C l'écart porté sera de 1.3°C. On peut ainsi tracer les courbes journalières d'écart depuis 1940 jusqu'à 2023.
Le résultat est une évidence : la montée des températures est progressive depuis 1940 (en bleu, plus froid) jusqu'à 2022 (en orange, plus chaud).
Puis vers le printemps 2023, en rouge, se produit une rupture très nette avec toutes les températures des 82 années précédentes ... Et l'écart de température grimpe jusqu'à atteindre plus de 2°C le 17 novembre 2023 dernier, très au-delà des 1,5°C qui constituaient le niveau considéré en 2015 comme à ne pas dépasser dans de l'Accord de Paris lors de la COP 21 pour éviter de rentrer dans une zone de bouleversement climatique aux effets dangereusement imprévisibles.
Les sceptiques répondront que le climat a toujours changé, que la glace a recouvert le Nord de l'Europe, que l'activité du soleil pourrait expliquer, etc, etc ... Voire qu'un complot mondial écologiste nous fait croire au changement du climat pour nous contraindre à changer notre mode de vie.
Or ces chiffres sont des MESURES, pas des élucubrations, issues de MILLIERS de stations de mesures effectuées par des MILLIERS de scientifiques de tous les pays du globe : il faudrait donc qu'un "complot climatique" porte sur des milliers d'équipements, des milliers de personnes trafiquant de façon coordonnée et subreptice des MILLIONS de mesures ...
Question à poser à ces indécrotables sceptiques : démontrez-moi la faisabilité d'un tel complot mondial.
(sans réponse, ne pas essayer de perdre son temps à les convaincre).
Il n'en reste pas moins que ce graphique est sidérant car la vraie question qu'il pose n'est pas l'exagération des climatologues mais bien la minimisation des résultats issus des modélisations du climat.
Interpellés, les climatologues s'interrogent : nos modèles prédictifs sont-ils erronés ? A-t-on oublié de prendre en compte certains phénomènes physiques qui emballent les températures plus brusquement que les complexes algorithmes qui gèrent ces modélisations le prévoient?
C'est malheureusement vraisemblable. En scientifiques rigoureux, les modélisateurs n'ont souvent pas tenu compte de certains phénomènes, connus mais encore insuffisament précisés pour pouvoir les intégrer dans les algorithmes qui régissent ces représentations futures du climat. Tels par exemple la fonte rapide du permafrost, l'influence de la circulation profonde interocéanique ou le bio-stockage du CO2 dans des forêts et leurs conséquences systémiques.
Et ils ne peuvent pas être aidés par la rétro-modélisation, c'est-à-dire par la vérification des modèles en comparant leurs évolution depuis une date antérieure à l'évolution historique : ces phénomènes étaient alors dans le passé minimes, puisque c'est justement l'accroissement des émission de gaz à effet de serre qui les renforcent. Et qui, surtout, peuvent les amplifier jusqu'à créer une "boucle de rétroaction positive", c'est-à-dire un système qui s'auto-amplifie, renforcé par son propre impact : le climat modifiera alors les conditions de vie sur notre planète vers une Terra incognita ...
Le 17 novembre 2023 marquera-t-il le jour de cette Grande Bifurcation Terrestre ?
Toutes les courbes représentent jour par jour et pour chaque année depuis 1940, l'écart entre la température de l'air sur la planète entière (à 2 m de hauteur) et celle sur la période préindustrielle 1850-1900.
Par exemple si le 20 juillet 2022 la température moyenne du globe est mesuré à 19.3° et que la moyenne des 20 juillet sur 1850-1900 était de 18.0°C l'écart porté sera de 1.3°C. On peut ainsi tracer les courbes journalières d'écart depuis 1940 jusqu'à 2023.
Le résultat est une évidence : la montée des températures est progressive depuis 1940 (en bleu, plus froid) jusqu'à 2022 (en orange, plus chaud).
Puis vers le printemps 2023, en rouge, se produit une rupture très nette avec toutes les températures des 82 années précédentes ... Et l'écart de température grimpe jusqu'à atteindre plus de 2°C le 17 novembre 2023 dernier, très au-delà des 1,5°C qui constituaient le niveau considéré en 2015 comme à ne pas dépasser dans de l'Accord de Paris lors de la COP 21 pour éviter de rentrer dans une zone de bouleversement climatique aux effets dangereusement imprévisibles.
Les sceptiques répondront que le climat a toujours changé, que la glace a recouvert le Nord de l'Europe, que l'activité du soleil pourrait expliquer, etc, etc ... Voire qu'un complot mondial écologiste nous fait croire au changement du climat pour nous contraindre à changer notre mode de vie.
Or ces chiffres sont des MESURES, pas des élucubrations, issues de MILLIERS de stations de mesures effectuées par des MILLIERS de scientifiques de tous les pays du globe : il faudrait donc qu'un "complot climatique" porte sur des milliers d'équipements, des milliers de personnes trafiquant de façon coordonnée et subreptice des MILLIONS de mesures ...
Question à poser à ces indécrotables sceptiques : démontrez-moi la faisabilité d'un tel complot mondial.
(sans réponse, ne pas essayer de perdre son temps à les convaincre).
Il n'en reste pas moins que ce graphique est sidérant car la vraie question qu'il pose n'est pas l'exagération des climatologues mais bien la minimisation des résultats issus des modélisations du climat.
Interpellés, les climatologues s'interrogent : nos modèles prédictifs sont-ils erronés ? A-t-on oublié de prendre en compte certains phénomènes physiques qui emballent les températures plus brusquement que les complexes algorithmes qui gèrent ces modélisations le prévoient?
C'est malheureusement vraisemblable. En scientifiques rigoureux, les modélisateurs n'ont souvent pas tenu compte de certains phénomènes, connus mais encore insuffisament précisés pour pouvoir les intégrer dans les algorithmes qui régissent ces représentations futures du climat. Tels par exemple la fonte rapide du permafrost, l'influence de la circulation profonde interocéanique ou le bio-stockage du CO2 dans des forêts et leurs conséquences systémiques.
Et ils ne peuvent pas être aidés par la rétro-modélisation, c'est-à-dire par la vérification des modèles en comparant leurs évolution depuis une date antérieure à l'évolution historique : ces phénomènes étaient alors dans le passé minimes, puisque c'est justement l'accroissement des émission de gaz à effet de serre qui les renforcent. Et qui, surtout, peuvent les amplifier jusqu'à créer une "boucle de rétroaction positive", c'est-à-dire un système qui s'auto-amplifie, renforcé par son propre impact : le climat modifiera alors les conditions de vie sur notre planète vers une Terra incognita ...
Le 17 novembre 2023 marquera-t-il le jour de cette Grande Bifurcation Terrestre ?
Une conférence gesticulée et basculante de Laurent Marseault
Une conférence gesticulée et basculante de Laurent Marseault
Rédacteur
Claude HENRY et Thierry SALOMON
Résumé
Laurent Marseault est membre très actif du réseau colibris France, fervent promoteur de Yeswiki ... et pompier volontaire.
Lors de cette conférence, il porte un regard décalé et en analogie avec l'organisation des pompiers sur nos dérives méthodologiques, nos entre-soi, nos contradictions.
Pour lui, afin de faire face au futur, il faudra dépasser le "chacun fait sa part" pour aller rapidement vers le "tous ensemble".
Lors de cette conférence, il porte un regard décalé et en analogie avec l'organisation des pompiers sur nos dérives méthodologiques, nos entre-soi, nos contradictions.
Pour lui, afin de faire face au futur, il faudra dépasser le "chacun fait sa part" pour aller rapidement vers le "tous ensemble".
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